Actus.ECOcide_76
Si le PS a rétro-pédalé sur ses objectifs de recul de la part du nucléaire en France, le changement de majorité présidentiel devrait néanmoins se traduire par des inflexions significatives.
Première mesure, très spectaculaire, promise par le candidat Hollande : le blocage des prix des carburants à la pompe pour trois mois, le temps de mettre en place un mécanisme de limitation des taxes qui devrait contribuer à endiguer l'impact de la flambée du pétrole pour les automobilistes français. Cette mesure est annoncée parmi les toutes premières que devrait prendre le nouveau président de la République. Les distributeurs de carburants, pétroliers et grandes surfaces, retiennent leur souffle. Si les prix de l'essence poursuivaient leur hausse au même rythme qu'au cours du premier trimestre (+10%), les distributeurs perdraient 1 milliard d'euros en cas de blocage. « Heureusement pour tout le monde, les prix baissent depuis quinze jours », se félicite un pétrolier. Ce qui ne fait que déplacer le problème. Un blocage sur un niveau de prix bas ne ferait qu'augmenter leurs pertes en cas de nouvelle flambée. Lors du débat télévisé avec Nicolas Sarkozy, François Hollande a fait allusion aux profits que font les pétroliers en jouant avec leurs stocks, selon les variations des cours. Ce qui fait penser à une mesure fiscale déjà retenue par le gouvernement précédent. Bercy avait provisoirement réintégré dans l'assiette imposable des pétroliers les provisions qu'ils passent pour faire face aux plus-values comptables liées à la valorisation de leurs stocks. Sur le fond, les pétroliers restent évidemment très hostiles à cette mesure, mettant en avant la marge nette très faible (1 centime d'euro par litre en moyenne) qu'ils réalisent sur la vente de carburants. « Nous achetons et vendons les carburants au prix du jour. La référence est le coût de remplacement », martèle l'un d'eux. Au-delà de trois mois, le gouvernement cherche à mettre en place un système de TIPP flottante (compensation de la baisse d'une partie des taxes perçues par l'Etat par la hausse des recettes de la TVA sur ces mêmes carburants). Même si la précédente initiative en 2000-2002 avait coûté 2,7 milliards d'euros à l'Etat pour une baisse moyenne de 2,2 centimes sur le prix du litre.
Pas de fermeture de réacteurs avant 2017
Autre mesure phare du programme Hollande : la réduction de 75% à 50% de la part du nucléaire dans la production d'électricité en France. Seul bémol : cette diminution n'est pas prévue avant 2025, voire 2030 selon certains conseillers de François Hollande. Et le nouveau président s'est engagé à ne fermer que la seule centrale de Fessenheim durant son quinquennat, sans toucher aux 24 réacteurs les plus anciens dont la fermeture serait nécessaire pour faire baisser la part relative du nucléaire, à consommation constante. Et encore la fermeture de Fessenheim n'interviendrait pas avant que la plus ancienne centrale française ne souffle ses 40 ans, en 2017, en toute fin de mandat. C'est ce que François Hollande a précisé lors d'une interview donnée le 2 mai dernier aux journaux de l'Est de la France.... Pour autant, le président socialiste a l'intention de lancer les jalons d'une « transition énergétique » qui verrait bel et bien la part du nucléaire diminuer au profit notamment des énergies renouvelables, sur fond de maitrise renforcée de la consommation, notamment dans l'habitat. Un grand débat énergétique va être organisé, sur le mode du Grenelle de l'environnement, pour mettre sur pied un programme détaillé.
De gros chantiers chez EDF, avec ou sans Henri Proglio
Avec ou sans changement de patron, EDF va devoir revoir pas mal de dossiers. En commençant par la loi Nome qui l'oblige à revendre à ses concurrents de l'électricité à un prix inférieur à celui du marché. François Brottes, conseiller énergie de François Hollande, a déclaré mi avril qu' "il est urgent de suspendre la mise en application de la loi Nome ", l'accusant de favoriser les hausses de prix et la spéculation. EDF devra également revoir de fond en comble sa tarification. François Hollande veut mettre en place un tarif progressif de l'électricité avec un prix qui grimperait en fonction du caractère de moins en moins « essentiel » de l'usage. Le prix serait inférieur à celui d'aujourd'hui pour les usages de base (dont le chauffage). Un chantier qui s'avère très complexe pour l'électricien qui dessert près de 30 millions de clients particuliers.
Des réflexionx autour des filiales infrastructures
Quant à l'ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques, préparée par presque tous les électriciens européens à l'affût depuis 2006, dont le premier tour était prévu pour 2010, elle pourrait être encore retardée. « Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait une pression terrible de la commission européenne sur le sujet », déclarait le 12 mars François Brottes aux Echos. « A titre personnel, j'ai toujours défendu l'idée que l'hydraulique soit traité comme le nucléaire historique. L'eau est un bien national ! », ajoutait-il. Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, pourrait être également incité à revoir une nouvelle fois sa copie sur le prix du gaz. Hostile au mode actuel de fixation des prix réglementés qui a approuvé de fortes hausses du prix du gaz ces dernières années, le PS a souvent affirmé qu'il fallait revoir ce dispositif. Notamment pour intégrer dans les tarifs du gaz une taxe (Contribution au service public de l'électricité, CSPE) qui sert notamment à financer les énergies renouvelables et qui repose, jusqu'à présent, sur la seule électricité. Enfin, indépendamment de la nouvelle politique énergétique voulue par François Hollande, deux dossiers importants l'attendent ces prochains mois. D'abord, le délicat remplacement de André-Claude Lacoste, le président de l'Autorité de sureté nucléaire dont le mandat arrive à échéance en novembre. L'ASN doit approuver la prolongation pour dix ans de nombreuses centrales cette année. Peut être avant, le nouveau président de la république devra se pencher sur Arevaqui doit affronter un ralentissement significatif de son marché avec une structure financière fragile. (Marie Caroline LOPEZ)
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20120507trib000697384/ce-que-hollande-va-changer-dans-l-energie.html#.T6jgjzApY8g.twitter
LE MONDE | 08.05.2012 à 12h32 • Mis à jour le 08.05.2012 à 12h34
Pendant la campagne présidentielle, Marie-Hélène Aubert a dirigé le pôle "Environnement, développement durable et énergie" auprès du candidate socialiste. Membre du Parti socialiste, elle a commencé à travailler avec François Hollande à l'été 2009 après avoir quitté les Verts. De 1997 à 2002, elle a été députée d'Eure-et-Loir. Elle présente au Monde le projet écologique du président élu.
Dimanche 6 mai, à Tulle, François Hollande a rappelé l'urgence à mener la "transition écologique". Comment la définissez-vous ?
Nos modes de développement et de consommation ne sont pas durables, car ils mobilisent trop de ressources naturelles. Je pense aux énergies fossiles en particulier, qui contribuent au réchauffement climatique. Nous rejetons aussi énormément de déchets et nos ressources en eau sont fragiles. Nous devons veiller à les préserver. L'objectif est de définir un nouveau modèle de développement écologique, mais aussi social: il faut intégrer ce surcoût que produit l'exigence environnementale dans une politique de redistribution. Il ne doit pas y avoir de contradiction entre le social et l'écologique. Il ne s'agit pas d'une rupture brutale, imposée d'en haut mais au contraire d'un processus démocratique. Nous devons prendre le temps d'examiner toutes les données, d'en débattre afin d'élaborer la meilleure feuille de route, le meilleur compromis possible pour cette transition.
Vous relancez un grenelle de l'environnement ? Quel bilan d'ailleurs en faites-vous ?
Nous avons auditionné nombre d'acteurs du Grenelle afin de savoir ce qui, selon eux, méritait d'être conservé ou amélioré. Notre philosophie est de placer le dialogue environnemental au même niveau que le dialogue social. C'est pourquoi nous organiserons une "Conférence environnementale" à six : les cinq du Grenelle, auxquels viendront se joindre des représentants du Parlement, car le lien avec les élus a été un des problèmes dans la mise en œuvre du Grenelle. Nous souhaitons aussi établir une régionalisation du processus de dialogue. Il faut sortir des réunions de salon dans les ministères et traiter plutôt de ces problématiques au niveau des régions qui ont toutes leurs spécificités. Nous fixerons, bien sûr, un agenda. Il est impossible de traiter tous les sujets à la fois. Des priorités sont nécessaires.
Et le bilan du Grenelle ?
Le dialogue transversal a bien fonctionné, mais rappelons que cette idée était celle des ONG. Elle n'avait pas germé d'un seul coup dans la tête de Nicolas Sarkozy. Malheureusement, ce dialogue n'a duré que quelques mois. On a abouti à une loi Grenelle I, assez consensuelle. En revanche, le processus a commencé à pécher avec la loi Grenelle II, dont la publication des décrets a traîné en raison du poids des lobbies concernés par telle ou telle mesure.
Allez-vous en faire l'audit ?
Oui, car nous avons besoin d'une synthèse claire pour bien hiérarchiser nos priorités d'action.
Quelles sont ces priorités ?
François Hollande a fait de la transition énergétique un enjeu prioritaire. C'est la première étape que nous mènerons au sein de la Conférence environnementale. Le nucléaire, qui avait été exclu des sujets du Grenelle, y sera traité. Concrètement, le débat sur l'énergie devrait être lancé à l'automne et durera au moins six mois. Il donnera lieu à une loi votée au printemps 2013. Il nous faut d'abord constituer un comité national organisateur dont l'indépendance ne pourra pas être contestée, et qui recevra une lettre de mission précise. Pour autant, un certain nombre d'objectifs ont d'ores et déjà été fixés comme la mise aux normes énergétiques d'un million de logements par an (600 000 dans le parc ancien et 400 000 dans le neuf) ; la sobriété énergétique ; l'essor des énergies renouvelables (etc.). Concernant ces dernières, je peux vous dire que nous n'attendrons pas l'été 2013 pour réinstaurer un cadre réglementaire stable, visible et incitatif pour l'ensemble des filières (photovoltaïque, éolienne, etc.). Tous les acteurs le réclament. Il y a énormément d'emplois en jeu. Mais il ne s'agit pas de grever les finances de l'Etat.
Est-ce que la France a les moyens de faire face à la concurrence chinoise avec des subventions qui pèseront sur le budget du pays ?
Pas question de créer une économie subventionnée ad vitam aeternam. Ces filières sont naissantes, elles ont besoin d'un soutien transitoire. Certains acteurs industriels estiment qu'elles pourraient être rentables et compétitives d'ici à 2017. La France a des atouts, du savoir-faire, et nous encouragerons la recherche et l'innovation. Et la filière solaire, ce n'est pas uniquement la fabrication des panneaux.
Quels sont les autres dossiers urgents, selon vous ?
La biodiversité, l'eau, l'agriculture durable. Il faut une méthode de concertation qui nous permette d'avancer vraiment et de sortir d'une logique de confrontation entre écologistes et agriculteurs.
Même avec la puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) qui a montré, ces derniers mois, son hostilité à toute contrainte environnementale ?
Les choses bougent sur le terrain. Il faut s'appuyer sur les initiatives locales pour faire évoluer les états d'esprit. Le monde agricole a besoin de reconnaissance. Beaucoup de ses filières sont en crise. Une réforme de la politique agricole commune [PAC] est en cours. La France peut avoir, dans ce domaine, une position forte pour que les pratiques vertueuses soient valorisées, soient "payantes" dans tous les sens du terme.
Quel serait, selon vous, le périmètre idéal du futur ministère de l'écologie ? Faut-il par exemple lui adjoindre l'agriculture ?
Cette question est du ressort du chef de l'Etat et de son futur premier ministre, qui sera d'ailleurs en charge du dossier de la transition écologique. Mais il est clair que nous aurons besoin d'une transversalité très forte.
Comment allez-vous financer cette transition écologique ?
Plusieurs pistes existent. La réforme fiscale annoncée par François Hollande aura un versant écologique important avec l'instauration de bonus-malus, du principe pollueur-payeur et d'une réflexion sur l'évolution du financement de la protection sociale qui pourrait à terme notamment s'appuyer sur la création de taxes sur les différentes sources de pollution. La réduction progressive des niches fiscales défavorables à l'environnement sera aussi une source de revenus. De même que la mise aux enchères, le 1er janvier 2013, des quotas de CO2 sur le marché européen. Il est important de penser la transition énergétique à l'échelon européen, et c'est aussi à ce niveau que des fonds devront être mobilisés.
François Hollande est, comme Nicolas Sarkozy, partisan d'une instauration d'une taxe carbone aux frontières de l'Europe. L'Union doit-elle s'armer contre le dumping environnemental des pays en développement ?
L'Europe doit se protéger contre le dumping social et environnemental. Elle ne peut pas avoir un haut niveau d'exigences environnementales et laisser ses portes ouvertes à la production de pays qui ne respectent pas ces mêmes normes. Pour que cette demande de réciprocité soit acceptable, il faut que les pays riches assument aussi leurs responsabilités vis-à-vis des pays pauvres en augmentant leurs aides pour les accompagner dans un modèle de développement durable.
Propos recueillis par Marie-Béatrice Baudet et Laurence Caramel
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/05/08/la-transition-ecologique-aura-sa-feuille-de-route-precise_1697770_3244.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#xtor=RSS-3208001
Relancer le débat pour une Directive cadre sur les sols
Garants de notre sécurité alimentaire et de la santé publique, éléments clé du cycle de l’eau, vecteurs de dispersion des polluants et de l’atténuation des changements climatiques, habitats d’une riche biodiversité : autant d’enjeux que représentent des sols sains. Pourtant, force est de constater que nos modes de développement ont fait entrer les sols européens dans une spirale de dégradation qui, sans intervention, pourrait provoquer une désertification irréversible. Cette dégradation a déjà un coût : 38 milliards d’euros par an (Commission européenne). Pour apporter une réponse cohérente à cette situation, il existe un projet de Directive-cadre sur les sols, pourtant bloqué au Conseil depuis 2007 du fait d’une minorité de blocage dont la France fait partie. La Commission vient donc de publier deux études présentant les derniers chiffres sur l’état actuel de dégradation des sols européens. J’ai saisi cette occasion et invité la Commission européenne à présenter ces études en commission environnement du Parlement européen pour relancer le débat. Et ce fut chose faite le 26 avril.
http://sandrinebelier.wordpress.com/2012/05/08/2234/
L’évaluation environnementale des plans est élargie
Le 07 mai 2012 par Stéphanie Senet
Les SRCAE seront soumis à l'évaluation, mais pas les ZDE
Un décret (1) publié le 4 mai au Journal officiel précise l’évaluation environnementale de certains documents de planification. La France, mise en demeure par la Commission européenne en octobre 2009, était en retard sur la transposition de la directive du 27 juin 2001, que Bruxelles jugeait incomplète. A partir du 1er janvier 2013 (2), une quarantaine de documents de planification devront ainsi faire l’objet d’une évaluation environnementale systématique; notamment les schémas régionaux des infrastructures de transports, les schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie, les plans de déplacement urbain, les plans déchets, ou les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux. «Cette évaluation est proportionnée à l'importance du plan, schéma, programme et autre document de planification, aux effets de sa mise en œuvre ainsi qu'aux enjeux environnementaux de la zone considérée», stipule le texte.
Le décret liste pour chacun d’entre eux l’autorité compétente qui sera consultée. Ensuite, un rapport environnemental sera mis à la disposition du public. Il comprend plusieurs éléments listés par le décret (notamment les effets probables sur la santé humaine, la population, la diversité biologique, la faune, la flore, les sols, les eaux, l’air, le bruit, le climat, le patrimoine culturel architectural et archéologique ainsi que les paysages). A noter que l’évaluation sera à nouveau réalisée à l’occasion de toute révision du document de planification. Le texte, mis en consultation en février dernier, prévoit également l’examen au cas par cas de certains plans, comme les plans de prévention des risques technologiques. Ces documents doivent être envoyés à l’autorité compétente, qui dispose de deux mois pour juger de la nécessité d’effectuer une évaluation. A défaut de réponse, celle-ci s’avère obligatoire.
Par ailleurs, les Zones de Développement Eolien (ZDE) ne sont soumises à aucune évaluation environnementale, comme le souligne l’avocat spécialisé en environnement Carl Enckell.
(1) Décret n° 2012-616 du 2 mai 2012 relatif à l'évaluation de certains plans et documents ayant une incidence sur l'environnement
(2) A l’exception des Zones d’action Prioritaire pour l’Air (Zapa), des projets de plan pour lesquels un avis d’enquête ou de mise à disposition a été publié au 1er janvier 2013, ainsi que les chartes des parcs naturels régionaux pour lesquels une révision a été prescrite à cette date.
LONDON, May 8 (Reuters) - Rising carbon dioxide emissions will cause a global average temperature rise of 2 degrees Celsius by 2052 and a 2.8 degree rise by 2080, as governments and markets are unlikely to do enough against climate change, the Club of Rome think tank said. In 2010, countries agreed that deep emissions cuts had to be made to keep an increase in global average temperature below 2 degrees Celsius above pre-industrial levels this century.
LONDRES, 8 mai (Reuters) – D’après un think tank du Club de Rome, la croissance des émissions de dioxyde de carbone provoquera une élévation de la température moyenne mondiale de 2 degrés Celsius d'ici 2052 (*) et une augmentation de 2,8 degré d'ici à 2080, alors que les gouvernements et les marchés sont peu susceptibles de faire assez contre le changement climatique. En 2010, les pays ont convenu que de profondes réductions d'émissions devaient être faits pour maintenir une augmentation de la température moyenne mondiale inférieure à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels de ce siècle.
(*) dans son rapport de 2007, le GIEC fait état, lui, d’une élévation de la température de 3,5°C d’ici 2030.
MAIS AUSSI L’EXCELLENT ARTICLE DE « LE MATIN »
http://www.lematin.ch/economie/club-rome-tire-encore-sonnette-alarme/story/30048187
Le top 5 des entreprises américaines les plus rentables
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latribune.fr
Au jeu des entreprises réalisant le plus gros chiffre d'affaires aux États-Unis, c'est Exxon Mobil qui l'emporte. Wal-Mart est rétrogradé sur la seconde marche du podium, et l'automobile fait son grand retour dans le top 5.
Les 500 plus grosses entreprises américaines ont enregistré l'an dernier des bénéfices record malgré la reprise encore faiblarde aux Etats-Unis, le géant énergétique ExxonMobil détrônant Wal-Mart en tête du classement publié ce lundi par le magazine Fortune. "Les bénéfices combinés des 500 plus grosses entreprises américaines en terme de chiffre d'affaires ont augmenté de 16,4% l'an dernier pour atteindre le niveau record de 824,5 milliards de dollars, éclipsant le précédent record qui datait de 2006 avec 785 milliards de dollars", écrit Fortune. Voici les 5 premières entreprises du Fortune 500 2012.
1. Exxon Mobil remonte sur la première marche du podium
Avec un chiffre d'affaires de 453 milliards de dollars, le groupe énergétique détrône Wal-Mart et redevient numéro 1 pour la treizième fois. ExxonMobil a dégagé 41,1 milliards de dollars de bénéfices l'an dernier, en hausse de 35% sur un an. Une année exceptionnelle pour Exxon, dont le chiffre d'affaires a bondi de 28% à 452,9 milliards de dollars. La hausse des prix du pétrole ont certes considérablement aidé aux bons résultats du géant de l'énergie, mais le groupe doit également son succès à un positionnement réussi sur le marché controversé de la fracturation hydraulique (extraction de gaz de schistes), souligne Fortune. Et avec la demande d'énergie qui devrait continuer de grimper au cours des prochaines décennies, la bataille du gaz de schistes ne fait que commencer, avait confié au magazine Rex Tillerson, le directeur général du groupe énergétique.
2. Wal-Mart déchu malgré une hausse de son chiffre d'affaires de 6 %
"C'est la sixième fois qu'Exxon et Wal-Mart [Géant de la grande distribution] échangent les deux premières places depuis dix ans", commente Fortune. Le numéro un mondial de la distribution a vu son bénéfice reculer de 4,2% l'an dernier à 15,7 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires en hausse de 6% à 447,0 milliards..
3. Chevron, également porté par les prix du pétrole
Le groupe énergétique Chevron reste en troisième place avec un bénéfice en hausse de 41% en 2011 à 26,9 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires en progression de 24% à 253,4 milliards de dollars. Dopé par la hausse des prix de l'énergie, Chevron mise par ailleurs beaucoup sur l'Australie, l'Afrique et le Golfe du Mexique, zones dans lesquelles le groupe espère un retour sur investissement dès 2014.
4. L'énergie toujours, avec ConocoPhillips
ConocoPhillips, un autre groupe énergétique maintient également sa position en figurant au pied du podium avec un bénéfice 2011 en hausse de 10% sur un an à 12,4 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires qui grimpe de 26% à 251,2 milliards.
OSLO - Le groupe pétrolier norvégien Statoil a présenté mardi des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu grâce à une solide augmentation de sa production d'hydrocarbures même si le bénéfice net ressort en légère baisse, plombé par des éléments exceptionnels. Au premier trimestre, le géant norvégien de l'énergie a dégagé un bénéfice de 15,1 milliards de couronnes (2 milliards d'euros) contre près de 16 milliards (-5,4%) il y a un an, un repli dû à une plus-value exceptionnelle empochée début 2011 et à une augmentation de la fiscalité. Son résultat brut d'exploitation après ajustements ressort en revanche en forte augmentation, à 59,2 milliards de couronnes contre 47,2 milliards à la même période de l'an dernier. Ce chiffre est largement supérieur aux attentes des analystes cités par Dow Jones Newswires qui tablaient sur un résultat de 53,5 milliards. Le chiffre d'affaires est également en forte progression, à 195,4 milliards contre 151,9 milliards au premier trimestre 2011. Avec 2,193 millions de barils équivalent-pétrole par jour (mbep/j), le groupe a produit 11,3% d'hydrocarbures de plus qu'il y a un an, l'objectif étant de dépasser 2,5 mbep/j en 2020. A cet égard, Statoil vient de signer un accord de coopération ambitieux avec le numéro un du pétrole russe Rosneft qui devrait lui ouvrir de vastes régions dans les eaux russes de la mer de Barents dans l'Arctique et en Extrême-Orient.
MADRID - Le groupe énergétique espagnol Gas Natural a publié mardi un bénéfice net pour le premier trimestre de 407 millions d'euros, en hausse de 5,2% sur un an, alors qu'il mise de plus en plus sur l'international face à un marché domestique atone. Dans un communiqué, Gas Natural souligne le contexte de faiblesse de la demande énergétique en Espagne, qui vient de renouer avec la récession, et un durcissement général des marchés, soulignant la contribution croissante et diversifiée de la présence internationale. Les résultats ont été clairement soutenus par les activités internationales, qui ont continué à gagner du poids et ont représenté 42% de l'Ebitda (excédent brut d'exploitation, ndlr) au premier trimestre contre 31,6% il y a un an, insiste le groupe. L'Ebitda est en légère hausse, de 0,3%, à 1,3 milliard, tandis que le chiffre d'affaires bondit de 21,1% à 6,5 milliards. Alors que l'Espagne est retombée au premier trimestre en récession et mène une cure de rigueur sans précédent, l'activité de Gas Natural dans son pays d'origine s'en ressent: l'Ebitda de l'activité distribution de gaz baisse de 5,9% à 224 millions, celui de l'activité distribution d'électricité recule de 6,1% à 155 millions.
A l'inverse, la distribution de gaz en Amérique Latine se porte bien, avec une hausse de l'Ebitda de 3,5% à 146 millions, de même qu'en Italie, où l'Ebitda grimpe de 21,7% à 28 millions. L'Ebitda de la distribution d'électricité en Amérique Latine bondit de 19,7% à 85 millions.

LONDON/ABUJA, Nigeria |
(Reuters) - U.S. oil group ConocoPhillips (COP.N) has hired BNP Paribas (BNPP.PA) to help sell its Nigerian assets, including on-shore, off-shore oil and gas fields and a stake in its LNG Brass facility, sources familiar with the situation told Reuters. The assets were expected to attract interest from Nigerian companies such as Conoil (CONOIL.LG) and Oando (OANDO.LG) and Asian players including China's Sinopec 000554.SZ, Indian company ONGC (ONGC.NS), and South Korean firm KNOC, the sources said on Tuesday. They could help ConocoPhillips raise about $2.5 billion and possibly more if they were sold separately, which is the most likely route, according to the sources. ConocoPhillips could not be reached for immediate comment. The on-shore assets are already fully functional and are seen as the most valuable part of the operations, while the early-stage Brass project could prove more difficult to value, one of the sources said. A Nigerian local content act passed in 2010 is likely to complicate any transaction as foreign suitors need to team up with a local indigenous player. The government passed the law, intended to give local firms priority when assets are being sold and in tenders for new projects, and it is likely to push for local ownership of Conoco's assets. The state-oil firm, the Nigerian National Petroleum Corporation, is the majority shareholder in Conoco's on-shore and LNG assets and is seen as less likely to be among the interested parties, the sources said. NNPC told Reuters on Tuesday it was not aware that Conoco was exiting the country. Nigeria is Africa's largest oil producer, pumping more than 2 million barrels per day. The OPEC member also holds the world's seventh largest gas reserves, which are largely untapped. Shell's recent disposals of on-shore oil fields in Nigeria have attracted interest from local firms, often through partnerships with established foreign companies.ConocoPhillips recently completed the spin-off of its refining activities into Phillips 66, a newly created independent U.S. company.
(Reuters) – Aux Etats-Unis, le groupe pétrolier ConocoPhillips (COP.N) a embauché BNP Paribas pour l’aider à vendre ses actifs nigérians, y compris on-shore et off-shore de pétrole et de gaz et une participation dans son usine de Brass LNG, filials. Ces actifs devraient attirer l'intérêt des compagnies nigérianes comme Conoil (CONOIL.LG) et Oando (OANDO.LG) ainsi que le Chinois Sinopec, l’indien ONGC (ONGC.NS), et KNOC, la société sud-coréenne. Ils pourraient aider ConocoPhillips par un apport de 2,5 milliards de dollars et peut-être plus si elles étaient vendues séparément, ce qui est la voie la plus probable, selon les sources. Les actifs on-shore sont déjà pleinement fonctionnels et sont considérés comme la partie la plus précieuse des opérations, tandis que le projet Brass à un stade précoce pourrait s'avérer plus difficile à vendre. Le gouvernement a adopté une loi visant à donner la priorité aux entreprises locales lors de la vente d’ actifs et aux appels d'offres pour de nouveaux projets. La société d'État-pétrole, la Nigerian National Petroleum Corporation, est l'actionnaire majoritaire de Conoco on-shore et les actifs de GNL sont considérés comme moins susceptibles d’intéresser. Le Nigeria est le plus grand producteur africain de pétrole, avec plus de 2 millions de barils par jour.
http://www.reuters.com/article/2012/05/08/us-conocophillips-nigeria-idUSBRE8470TB20120508
Du diesel issu de déchets pour faire rouler des camions poubelles
LE MONDE | 05.05.2012 à 11h13 • Mis à jour le 07.05.2012 à 15h26
Par Gilles van Kote
Certains ont rêvé pendant des siècles de parvenir à changer le plomb en or, d'autres essayent depuis quelques années de transformer les déchets plastique en carburant. Ceux-ci sont sur le point d'y parvenir, ce qui n'est pas si étonnant si l'on veut bien considérer que la plupart des plastiques sont fabriqués à partir de pétrole. Sita UK, filiale de Suez Environnement, s'est ainsi associée avec la start-up britannique Cynar pour construire au Royaume-Uni dix usines qui traiteront, au total, 60 000 tonnes de déchets plastique par an afin de produire du diesel. La première de ces usines est en cours de construction, près de Bristol, et devrait être opérationnelle d'ici à la fin de l'année. Ce qui constituera une première mondiale, selon Adrien Henry, directeur de Blue Orange, le fonds de capital-risque de Suez Environnement, financièrement impliqué dans le projet. "La force du processus de Cynar réside dans la phase de distillation, qui permet de produire un diesel prêt à l'emploi", explique Cyril Fraissinet, directeur industriel de Sita. "Et la qualité du diesel produit est équivalente à celle d'un carburant provenant des filières classiques", assure Adrien Henry.
"UNE LOGIQUE DE BOUCLE COURTE"
La technologie mise au point par Cynar et expérimentée dans son site pilote de Portlaoise, en Irlande, permet de sauter l'étape du raffinage. L'autre obstacle était d'éviter la formation de gommes dues à la présence d'éléments indésirables dans les déchets. "C'est là où la présence de Suez, avec son savoir-faire en matière de prétraitement des déchets, prend tout son sens", estime Cyril Fraissinet. Les usines seront donc installées à proximité de centres de tri gérés par Sita UK. Le diesel produit devrait servir, entre autres, à faire rouler les 1700 véhicules de collecte d'ordures de la filiale de Suez Environnement. "Nous sommes dans une logique de boucles courtes, ce qui permet un gain significatif en termes d'empreinte carbone", relève Adrien Henry. Le "gisement" est composé à la fois des déchets d'emballages des ménages et des déchets des entreprises. L'objectif est de produire 950 litres de fuel, dont 700 à 750 litres de diesel prêt à l'emploi, par tonne de déchets plastique. "Soit, au total, 42millions de litres de diesel. Pas de quoi déstabiliser le marché des carburants...", glisse Adrien Henry. Si l'expérience britannique est couronnée de succès, elle pourrait s'étendre à d'autres pays européens. Gilles van Kote
LE MONDE | 04.05.2012 à 12h06 • Mis à jour le 07.05.2012 à 16h36- Par Stéphane Foucart
A quoi faut-il s'attendre ? Vingt centimètres d'ici à la fin du siècle ? Plutôt deux mètres ? Des travaux publiés vendredi 4 mai dans Science relancent le débat sur l'un des effets du réchauffement climatique les plus complexes à modéliser et à prévoir : l'élévation des océans. A l'horizon 2100, ce phénomène sera l'un des principaux facteurs de déstabilisation des économies et des sociétés. Dans la même édition de la revue, des chercheurs américains appellent ainsi à renforcer les recherches sur le sujet afin de déterminer les régions qui seront les premières touchées et permettre la mise en œuvre de politiques d'adaptation régionales. Anticiper l'ampleur et la vitesse globale du phénomène est déjà compliqué. Il faut, pour cela, s'intéresser aux inlandsis qui recouvrent le Groenland et l'Antarctique de l'Ouest. En fondant ou en s'effondrant dans la mer, ces calottes de glace sont les premiers facteurs d'élévation du niveau des mers. Les travaux menés par Twila Moon (université de l'Etat de Washington, Etats-Unis) et publiés dans Science ont ainsi consisté à mesurer, entre 2000 et 2010, l'évolution de la vitesse à laquelle les principaux glaciers émissaires du Groenland "s'écoulent" dans la mer.
ÉLÉVATION DU NIVEAU MARIN
Les auteurs estiment que l'accélération de ces langues de glace vers l'océan est demeurée "bien en deçà" des précédentes projections. Celles-ci, publiées dans Science en 2008 par Tad Pfeffer (université du Colorado à Boulder), correspondaient à une élévation du niveau marin de 80 cm à 2 m d'ici à la fin du siècle - la limite basse étant présentée comme la plus plausible. Cependant, écrivent Mme Moon et ses coauteurs, l'accélération moyenne mesurée, si elle se poursuit, "pourrait causer une élévation du niveau marin proche de la limite basse d'ici la fin du siècle". Soit 80 cm. Cette estimation ne convainc pas tout le monde. "Même s'il est vrai que les glaciers du Groenland n'évoluent pas aussi vite que prévu par Tad Pfeffer et ses coauteurs, ils changent beaucoup plus vite que prévu par le GIEC en 2007, estime Eric Rignot, chercheur au Jet Propulsion Laboratory (NASA) et professeur à l'université de Californie à Irvine. Cela veut dire que nous n'allons peut-être pas vers 2 m d'ici à 2100, mais si les tendancesde ces deux dernières décennies se poursuivent, nous nous dirigeons vers une hausse du niveau des mers de plus de 1 mètre." Plus d'une demi-douzaine d'études ont été publiées sur le sujet depuis 2007. Toutes concluent à une élévation comprise entre 50 cm et 2 m d'ici à la fin du siècle et semblent désigner 1 m comme la valeur la plus probable, en dépit d'incertitudes encore considérables. Toutes excèdent de loin, les 20 cm à 60 cm calculés en 2007 par le GIEC sur le même horizon de temps.De nombreuses données manquent encore pour trancher. Par exemple, l'augmentation des précipitations neigeuses en Antarctique pourrait y accumuler de grandes quantités d'eau, compenser en partie la perte des glaciers et limiter ainsi la montée des océans... Que valent, pour les responsables politiques, les estimations actuelles ? "Des projections plus précises des niveaux marins régionaux sont nécessaires pour mettre en place un agenda d'adaptation", écrivent Josh Willis (California Institute of Technology) et John Church (Centre de recherche météorologique et climatique australien) dans une tribune publiée par Science, appelant à intensifier la recherche sur ces questions.
MULTIPLICATION DES EFFETS
"De plus en plus d'équipes s'orientent vers ces travaux de modélisation régionale, confirme Anny Cazenave, chercheuse au Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (CNES) et spécialiste du niveau de la mer. Car les autorités chargées de l'aménagement du territoire se demandent désormais comment la mer montera le long de telle ou telle côte." Les océans ne montent en effet pas partout à la même vitesse. Aux hautes latitudes de l'hémisphère Nord, par exemple, la croûte terrestre s'élève lentement par endroits, en contrecoup de la disparition des grandes calottes de la dernière période glaciaire, achevée il y a 10 000 ans. Libérées de ce poids, les terres émergées s'élèvent, comme en Scandinavie ou en Alaska, et ce phénomène fait actuellement descendre le niveau de la mer. Cette baisse peut localement atteindre 1 cm/an, quand la hausse moyenne globale n'est aujourd'hui que de quelque 3,2 mm/an... A mesure que le réchauffement se poursuivra, d'autres effets comparables se produiront, avec des conséquences régionales. Ici la fonte des glaces continentales fera baisser la salinité de l'océan et favorisera son élévation ; là, la disparition de grands glaciers fera s'élever la croûte terrestre, atténuant la montée des eaux ; ailleurs, surpompage des nappes phréatiques ou développement urbain feront s'affaisser certaines villes côtières, aggravant leur situation... "Aujourd'hui, on ne détecte pas encore la plupart de ces effets, précise Mme Cazenave. Mais d'ici à la fin du siècle, ils pourraient devenir dominants dans certaines régions : l'élévation du niveau marin pourrait, en 2100, varier du simple au double selon les côtes." Mais en dépit des incertitudes sur sa vitesse et son ampleur, il est sûr que "la hausse du niveau des mers continuera bien après 2100", dit M. Rignot.
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