FEU VERT AU GAZ DE SCHISTE

Publié le par nongazdeschisteinfos

La Grande-Bretagne donne le feu vert aux forages exploratoires de gaz de schiste cuadrilla drillingLe ministère britannique de l’Energie a donné jeudi son autorisation à la reprise de forages exploratoires de gaz de schiste par fracturation hydraulique, une technique controversée, mais en l’assortissant de nouveaux contrôles pour éviter les risques sismiques. «Le gaz de schiste représente une nouvelle ressource énergétique potentielle prometteuse pour le Royaume-Uni, qui peut contribuer significativement à notre sécurité énergétique en réduisant notre dépendance vis-à-vis du gaz importé», a expliqué le ministre en charge de l’Energie et du Changement climatique, Edward Davey. Il n’y a pas d’exploitation de ce type de gaz actuellement dans le pays et l’exploration avait été suspendue l’an dernier.

La firme énergétique britannique Cuadrilla Resources avait en effet dû interrompre en 2011 ses forages exploratoires dans la région côtière du Lancashire, dans le nord-est de l’Angleterre, après de légères secousses telluriques dans les environs. Le feu vert du gouvernement est assorti de nouvelles mesures de contrôle, qui prévoient notamment une surveillance de l’activité sismique avant, pendant et après le recours à la fracturation hydraulique. Ces forages consistent à fracturer la roche en grande profondeur avec un mélange d’eau et de produits chimiques projeté à haute pression, afin d’en libérer les hydrocarbures.  Cette technique est interdite en France et jugée polluante par ses détracteurs mais est très utilisée aux Etats-Unis, où elle a permis de développer une importante exploitation du gaz de schiste. (AFP) 13 décembre 2012 à 11:15

http://www.liberation.fr/monde/2012/12/13/la-grande-bretagne-donne-le-feu-vert-aux-forages-exploratoires-de-gaz-de-schiste_867308

Gaz de schiste : la Grande-Bretagne autorise la reprise de forages exploratoires

En 2011 des forages exploratoires avaient dû être interrompus dans la région du Lancashire après de légères secousses telluriques. Le ministère britannique de l’Energie a donné son feu vert à la reprise de l’exploration ce jeudi 13 décembre.  "Le gaz de schiste représente une nouvelle ressource énergétique potentielle prometteuse pour le Royaume-Uni, qui peut contribuer significativement à notre sécurité énergétique en réduisant notre dépendance vis-à-vis du gaz importé", a expliqué le ministre en charge de l'Energie et du Changement climatique, Edward Davey.

FRACKING-AGAIN-IN-UK.pngIl justifie ainsi la décision du gouvernement d’autoriser la reprise de forages exploratoires de gaz de schiste par fracturation hydraulique. Pourtant la technique - la seule actuellement existante pour détecter et extraire ces gaz non-conventionnels de la roche - est jugée dangereuse. En 2011, des forages réalisés par le britannique Cuadrilla Resources avaient été suspendus après de légères secousses telluriques dans les environs de la région du Lancashire. Cette autorisation de reprise est assortie de nouvelles mesures de contrôle. Elles comprennent notamment une surveillance de l'activité sismique avant, pendant et après le recours à la fracturation hydraulique. Par Astrid Gouzik - Publié le 13 décembre 2012, à 11h01

http://www.usinenouvelle.com/article/gaz-de-schiste-la-grande-bretagne-autorise-la-reprise-de-forages-exploratoires.N187969?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+a-la-une+%28Usine+nouvelle+-+A+la+une%29#xtor=RSS-215


L'eurodéputé britannique Roger Helmer a dit  que l’exploration de gaz et huile de schiste dans certains pays de l'UE pourrait mener à la création de «milliers d'emplois». S'exprimant à Strasbourg, R.Helmer a également ajouté qu'il n'accepte aucune forme d'exploitation de l'énergie qui ne soit pas «tout à fait secure». Ses commentaires sont intervenus après que le parlement se adopté deux rapports (Boguslaw_Sonik et Niki_Tzavela) disant que l'extraction du gaz de schiste devrait être soutenu par des "solides" cadres réglementaires. Dans ses résolutions, le Parlement européen avait  déclaré que les Etats membres devaient également être «prudents» avant de permettre l'exploitation des combustibles fossiles non conventionnels dans l’attente d’une analyse plus poussée afin de savoir si la réglementation au niveau européen était appropriée. Si chaque Etat membre a le droit de décider de l'opportunité d'exploiter le gaz de schiste, le rapport, rédigée par Niki_Tzavela,  a adopté avec 492 voix pour, 129 contre et 13 abstentions, reconnaissant, toutefois, la nécessité d’une réglementation européenne stricte pour toutes les activités de gaz de schiste, y compris la fracturation hydraulique. Les meilleures techniques disponibles devraient être utilisées pour atteindre les  plus hauts standards de sécurité, dans le respect de l’environnement, dit ce rapport.
R_helmer.jpegLe texte reconnaît que des investissements importants sont nécessaires pour construire les infrastructures nécessaires, mais il ajoute que cela devra être «entièrement couvert par l'industrie». Le débat sur la politique énergétique de l'Europe continue d'évoluer, et le rôle du gaz de schiste sera de plus en plus discuté à l’avenir. En effet, de nouvelles sources de gaz naturel, ainsi que d'autres mesures comme le renforcement de l'adoption des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique peuvent aider à assurer la sécurité d'approvisionnement de l'UE, souligne le rapport parlementaire. Les partisans soulignent que le potentiel de gaz du schiste permettra de diversifier l'offre, de renforcer la sécurité énergétique et de réduire les prix du marché, ainsi que d'aider à la réduction des émissions de CO2, à augmenter la compétitivité de l'industrie européenne et à contribuer à la création d'emplois. Cependant, les critiques soulèvent des questions quant à son impact sur l'environnement et incite à davantage de prudence. S'exprimant sur la question lors de cette plénière, R.Helmer, a déclaré: "L'UKIP accueille les nouvelles d'importantes réserves de gaz de schiste au Royaume-Uni, et appelle instamment à sa prospection et à sa rapide exploitation, bien que son parti reconnaisse le niveau de préoccupation du public, avancé par les adversaires de gaz de schiste aussi divers que Greenpeace ."  L'ancien eurodéputé conservateur a dit que personne ne peu dire que l'extraction d'énergie ou de technologie de nouvelle génération était entièrement sécuritaire, soulignant qu'il ya eu un très grand nombre de victimes dans les secteurs du charbon et l'hydroélectricité, mais il a dit que la fracturation est au moins aussi sûre que les autres grandes technologies. "C'est une occasion importante pour nous que nous ne devons pas manqueer", a t-il souligné. Par Martin Banks - 13e Décembre 2012 (traduction danièle favari)
http://www.theparliament.com/latest-news/article/newsarticle/shale-gas-extraction-could-create-thousands-of-jobs/#.UMm3qayz5_l


L’Etat de  New York et 6 autres Etats poursuivent l'EPA
CO2.jpegPITTSBURGH - Sept états du Nord-Est et de la Côte Atlantique des États-Unis ont annoncé leur  intention mardi au poursuivre l'Environmental Protection Agency (EPA), pour violation du Clean Air Act (loi sur l'air pur)  en ne prenant pas en compte les émissions de méthane à partir de forages pétroliers et gaziers, qui ont explosé dans les États voisins tels que la Pennsylvanie et de l'Ouest Virginie. Le procureur général Eric Schneiderman T. de l’Etat de New York a déclaré dans un communiqué que l'EPA avait enfreint la "Loi sur l'air pur" en ne traitant pas ces émissions. Le méthane est un gaz à effet de serre, et l'industrie du pétrole et du gaz est la principale source d'émissions dans ce pays. Les autres sources importantes proviennent de décharges et de l'élevage. L'EPA a déclaré dans un courriel qu'il envisage d'examiner la plainte et de répondre à l'avis des États. Howard Feldman, un porte-parole de l'American Petroleum Institute, a déclaré que ce procès "n'avait aucun sens" puisque l'EPA a adopté des règles sur les émissions de pétrole et de gaz au début de cette année, et de nombreuses entreprises ont déjà commencé à installer de nouveaux équipements afin de limiter les fuites de méthane et d'autres polluants. Ces règles entreront en vigueur en 2015. Peter Zalzal, un avocat de personnel avec l'Environmental Defense Fund, a déclaré que le groupe pense que les récentes règles de l’EPA sont "une bonne première étape", mais que davantage peut être fait pour cibler directement les émissions de méthane. (traduction : danièle favari)
"Nous pensons que le contrôle et la réduction des émissions de méthane provenant de l'industrie pétrolière et gazière est critique", a déclaré Zalzal. Par KEVIN BEGOS 11/12/12 06:33 PM ET EST
http://www.huffingtonpost.com/2012/12/11/drilling-methane-emissions-lawsuit_n_2279573.html?ir


L’Environmental Protection Agency (EPA) a exigé, depuis le 15 octobre 2012, la mise en oeuvre de premières règles : les opérateurs devront dorénavant brûler les composés organiques volatils dégagés par l'exploitation des puits de gaz de schiste. Et, à partir de janvier 2015, ils devront utiliser un dispositif de capture de ces gaz, permettant leur réutilisation.


Île d’Anticosti - La protection a pris fin en 2009 pour favoriser les pétrolières

Le gouvernement de Jean Charest a levé presque toute restriction à l’exploration pétrolière et gazière sur l’île d’Anticosti afin de permettre à des entreprises privées de mener leurs travaux librement. Cette décision, prise en 2009, tranchait nettement avec la volonté de protection de la plus grande partie du territoire respectée par Québec depuis qu’il avait acquis l’île dans les années 70.

anticosti raffinageLa ministre des Ressources naturelles et de la Faune de l’époque, Nathalie Normandeau, a ainsi levé « la soustraction au jalonnement, à la désignation sur carte, à la recherche minière ou à l’exploitation minière » de la majeure partie du territoire de la plus grande île du Québec. L’objectif des libéraux était alors de « rouvrir certains terrains à l’activité minière », selon ce qu’on peut lire dans un arrêté ministériel publié dans la Gazette officielle du 2 septembre 2009 et dont Le Devoir a pris connaissance. Mais Québec n’a pas ouvert le territoire à toute forme d’exploration et d’exploitation minière. En fait, l’arrêté précise que « seuls le sable, le gravier, les roches utilisées comme pierre concassée, le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs souterrains peuvent faire l’objet de recherche et d’exploitation minière ». Il faut savoir que la recherche d’hydrocarbures et leur éventuelle exploitation sont toujours encadrées par la Loi sur les mines. Il n’existe actuellement aucune législation propre à cette filière au Québec. En ouvrant la quasi-totalité d’Anticosti aux entreprises qui recherchent des sources d’énergie fossile, les libéraux se sont trouvés à annuler un arrêté publié en mai 1974 par le gouvernement du Québec. Le document en question stipulait que tout le territoire de l’île était soustrait à toute forme d’exploration minière. À l’époque, le gouvernement - qui venait de racheter l’île d’Anticosti à l’entreprise Consolidated Bathurst pour un montant de près de 25 millions de dollars - comptait notamment transformer ce territoire en réserve faunique. Des travaux forestiers ont cependant été permis et certaines zones restreintes ont fait l’objet de travaux d’exploration pétrolière, surtout de la part de la division Pétrole et gaz d’Hydro-Québec. Entre 2002 et 2007, la société d’État y a investi 9,8 millions de dollars, sans succès. Selon ce qu’a précisé une porte-parole mardi, quatre forages ont été réalisés avec l’autorisation du ministère des Ressources naturelles

http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/366196/la-protection-a-pris-fin-en-2009-pour-favoriser-les-petrolieres

 


Inutile d’inschister: sus aux énergies fossiles, la transition énergétique c’est maintenant

Cette tribune est parue dans le dernier numéro spécial de Politis sur les gaz de schiste, intitulé: « Gaz de schiste: comment on prépare les esprits » paru la semaine dernière dans les kiosques.

Inutile d’inschister: sus aux énergies fossiles, la transition énergétique c’est maintenant

politis frLa participation au gouvernement donne aux écologistes l’impression d’agir au sein d’un vivarium : l’environnement est clos, les limites de notre champ d’action bien trop marquées et il faut donc garder son sang-froid pour pouvoir vivre avec les couleuvres qu’on essaie de nous faire avaler. Par contre le gaz de schiste est sûrement le seul sujet où nous avons eu des garanties suffisantes pour y placer le curseur de notre démission. Cette ligne rouge que Hollande a promis de ne pas franchir reste cependant mouvante au gré des prises de position intempestives d’Arnaud Montebourg et d’un lobby mensonger décidé à faire accepter les gaz de schiste sous couvert de compétitivité…en faisant fi de la mobilisation citoyenne d’ampleur qui a saisi la France depuis l’octroi en catimini par Jean-Louis Borloo de permis d’exploration en France en 2010.

Aujourd’hui, nos politiciens – PS et UMP confondus – sont en mal d’idées novatrices et d’une vision stratégique de long terme pour notre économie. C’est pourquoi ils espèrent que les gaz de schiste les aideront à montrer qu’en France on n’a ni idée, ni pétrole mais qu’on peut tout de même sauver la compétitivité de notre économie grâce à eux. Justement, on nous rabâche depuis des décennies que c’est grâce au nucléaire que nous avons l’électricité la moins chère d’Europe, pourtant la compétitivité de notre économie ne fait pâlir personne. D’ailleurs, nous n’exportons plus notre savoir-faire nucléaire, cette prétendue filière d’avenir qui n’en a au fait aucun, alors que l’on s’évertue à construire un EPR dont le coût de revient de l’électricité sera au moins égal à celui de l’éolien.

Mais l’enjeu de la compétitivité fait rage au sein de l’économie mondiale. C’est le saint Graal pour retrouver la croissance perdue, le sésame à la sortie de crise qui fait tourner la tête à tous les politiciens, dont les idées courtes nous mènent vite dans le mur. Est-il utile de rappeler que c’est justement au prix de cette même compétition que l’on bafoue les droits sociaux acquis suite à de longues luttes, que la précarité du travail s’accroît et que notre environnement nous rend malade ? Tristement, oui : la mémoire de l’action politique dépasse rarement un simple mandat. Comment aussi ne pas s’indigner qu’un Michel Rocard – ambassadeur des pôles – dise notre pays béni des Dieux grâce aux gaz de schiste, alors que les émissions fugitives de méthane au niveau des puits font des gaz de schiste une source d’énergie plus émettrice de gaz à effet de serre que le charbon ?

Faire accepter les gaz de schiste sous couvert de compétitivité c’est encore une fois reporter nos erreurs sur les générations futures, qui ont déjà bien assez à payer. C’est pourquoi EELV a présenté une proposition de loi à l’Assemblée nationale qui reprend la position prise par Ayrault en juillet 2011 : interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels et abroger les permis exclusifs de recherche qu’Hollande n’a étrangement pas osé abroger. Devenir compétitif, pour les écologistes, c’est découpler la croissance économique de la consommation d’énergie pour baser notre innovation et notre production sur la maîtrise de la demande d’énergie. C’est un changement de paradigme qui nous fera sortir des énergies fossiles, réduira le déficit commercial de la France et rassurera le portefeuille de nos concitoyens sur le long terme. 12 déc 2012

http://www.michele-rivasi.eu/a-la-une/inutile-d%E2%80%99inschister-sus-aux-energies-fossiles-la-transition-energetique-c%E2%80%99est-maintenant/


Une récente étude sur la fracturation hydraulique était fausse

Une étude présentée à Vancouver plus tôt cette année par des chercheurs de l'Université du Texas, qui concluaient que la fracturation hydraulique n'avait pas d'impact environnemental négatif sur les sources d'eaux naturelles, a finalement été déclarée fausse par un comité de révision mandaté par l'Université. Les chercheurs, qui ont présenté leur recherche dans le cadre du congrès de l'Association américaine pour l'avancement de la science en février dernier, ont affirmé que la fracturation hydraulique ne serait pas la cause de la contamination de l'eau potable. La pollution viendrait plutôt de fuites au niveau du sol ou à de mauvaises manipulations des eaux usées, soit des problèmes associés à tous les procédés de pompage de gaz naturel. Les résultats de cette étude contredisaient toutefois l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), qui annonçait en décembre 2011 que la méthode de récupération du gaz de schiste pourrait être à l'origine de la contamination des nappes phréatiques.

puits-ferme_2.jpgC'est l'association à but non lucratif Public Accountability Initiative qui a alerté l'Université du Texas sur l'indépendance de la recherche du scientifique américain Charles Groat, le directeur de la récente étude. Cette organisation américaine enquête sur les pouvoirs et la corruption au sein des entreprises et des gouvernements. Le directeur de l'organisation, Kevin Connor, explique que Charles Groat se retrouvait en conflit d'intérêts, car « l'auteur principal de l'étude n'a jamais mentionné qu'il siégeait au sein d'un conseil d'une compagnie gazière et qu'il aurait reçu 2 millions de dollars pour sa position ». L'Université du Texas a approuvé les conclusions du comité de révision, qui soulignait le conflit d'intérêts et un manque de rigueur scientifique. « Les intérêts sont tellement grands que [les représentants de] l'industrie, dès qu'ils peuvent avoir un acolyte qui va mettre en avant des données qui soi-disant sous une couverture scientifique peut apporter de l'information qui est en faveur de leurs opérations, c'est sûr qu'ils vont utiliser cette information et cette personne au maximum », explique un hydrogéologue de Victoria, Gilles Wendling. L'étude controversée a été retirée du site de l'Université, et un code de conduite plus strict encadrera désormais le travail des chercheurs.

http://www.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2012/12/10/009-etude-fausse-universite-texas-fracturation-hydraulique.shtml


MIT Energy Conference (5/7) : Étude 'The future of natural gas' du MIT

Récemment s’est tenue à Rome la MIT Energy Conference 2012. Plusieurs professeurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) y ont présenté les résultats de leurs travaux de recherche concernant l’énergie. Nous avons résumé pour vous les principaux exposés dans une série de 7 articles. Le présent article constitue le cinqième volet de cette série. 

Lors de la récente MIT Energy Conference 2012, il a notamment été question de l’avenir du gaz naturel ("The future of natural gas"). D’après le professeur Ernie Moniz du MIT, l’extraction accrue de gaz de schiste pourrait entraîner une baisse radicale du prix du gaz naturel. Moyennant des techniques de production adaptées, le gaz de schiste peut être extrait à bon marché et il est mieux réparti géographiquement que le gaz naturel. Il faut toutefois trouver une solution satisfaisante concernant les risques environnementaux liés à cette extraction :

  • contamination des eaux souterraines par des fluides de forage ou des gaz ;
  • déversements de fluides de forage et liquides utilisés pour fracturer les roches aux alentours des puits ;
  • contamination due à un traitement inadéquat des eaux usées ;
  • consommation d’eau excessive pour la fracturation des roches, trafic routier excessif et pollution de l’air à proximité des sites de production.

Pour permettre une extraction respectueuse de l’environnement, de nouvelles études sont nécessaires afin d’identifier la meilleure technologie. Un plan de gestion intégrée de l’eau et un traitement adéquat des fluides utilisés sont également essentiels. L’amélioration de l’approvisionnement en gaz naturel des USA (grâce au gaz de schiste) ouvre des possibilités d’application élargie du gaz naturel dans la production d’électricité ainsi que dans l’industrie, les bâtiments et le secteur du transport.

  • Remplacer le charbon par le gaz naturel pour la production d’électricité pourrait diminuer de 20 % les émissions de CO2 des États-Unis liées à la production d’électricité et de 8 % les émissions de CO2 totales du pays. Cela se traduirait également par une diminution de 33 % des émissions de mercure et de 32 % des émissions de NOx. C’est une option réalisable à court terme afin de réduire drastiquement les émissions de CO2.
  • Un NGCC (Natural Gas Combined Cycle) plus flexible permettrait un taux d’énergies renouvelables plus important que les centrales au charbon.
  • L’utilisation de gaz naturel pour les véhicules utilitaires légers doit être sérieusement étudiée.
  • Il convient également d’étudier la transformation chimique du gaz naturel en combustibles liquides.

Sergey Paltsev prévoit une croissance substantielle de la consommation de gaz naturel, de 110 Tcf (Terra cubic feet) actuellement à 130 Tcf en 2020, 160 Tcf en 2030, et 180-190 Tcf en 2050. Le marché du gaz est encore fortement régional, avec de grandes différences de prix : de $2-4 aux USA à $15 au Japon, et $8-10 en Europe. Un marché unique se traduirait par une consommation encore plus importante et des prix plus bas. La production et la consommation de gaz de schiste en Chine peut avoir une grande influence sur le marché de l’énergie.

Giuseppe Tannoia voit lui aussi dans le gaz naturel le combustible fossile promis au plus bel avenir.

  • Les stocks de gaz naturel sont immenses et dispersés géographiquement.
  • La "révolution" du gaz non conventionnel et le commerce croissant du gaz naturel liquéfié (GNL) améliorent la sécurité d’approvisionnement.
  • Le gaz naturel est le moins polluant des combustibles fossiles et jouera un rôle prépondérant dans la décarbonisation du mix énergétique futur.

Giuseppe Tannoia compare l’efficacité des différentes possibilités de transport : le GNC (gaz naturel comprimé) présente une efficacité énergétique de 95 %, contre une efficacité de 90 % pour le GNL (gaz naturel liquéfié) et de 70 % pour le procédé GTL (gas-to-liquid, transformation du gaz en liquide).

Durant la MIT Energy Conference, Melanie Kenderdine a quant à elle traité de l’essor du gaz de schiste aux États-Unis et en Europe. D’ici 2035, la production de gaz de schiste devrait s’accroître d’un facteur 4 aux États-Unis, si bien que le pays ne devra plus importer qu’un minimum de gaz naturel. L’exploitation à grande échelle de gaz de schiste en Europe sera moins aisée qu’aux USA, pour plusieurs raisons :

  • les bassins sont plus petits et situés plus profondément ;
  • la propriété du sous-sol ;
  • le cadre légal non adapté ;
  • les critères environnementaux plus sévères ;
  • le tissu industriel différent de celui des USA, plus axé sur la production offshore ;
  • le manque d’infrastructures ;
  • les coûts de forage plus élevés ;
  • la densité de population plus importante.

Bien que présentant quelques défis, le marché du gaz offre de magnifiques perspectives d’avenir.

Téléchargez ici la présentation du Prof. Kenderdine 
http://www.sirris.be/uploadedFiles/News/Kenderdine.pdf

http://www.sirris.be/newsItem.aspx?id=14826&LangType=2060


Transition énergétique : passe d’armes entre députés et patrons à l’AssembléeJean-Francois-Cirelli.jpgLes députés auditionnaient les dirigeants des grandes entreprises énergétiques. Gaz de schiste, pétrole, financement... Un débat à double sens entre deux camps qui ont du mal à se comprendre.

Le chemin va être long, très long. Mardi après-midi, les députés de la commission de développement durable auditionnaient les principaux dirigeants des grandes entreprises énergétiques françaises (GDF Suez, Total,…). Une rencontre "test", alors que la ministre de l’Ecologie Delphine Batho vient d’ouvrir le grand débat national sur la transition énergétique. Les échanges n’ont pas été très concluants. Les patrons ont entamé les discussions sur les chapeaux de roues, rappelant à l’ordre les députés sur leur vision un peu étroite du débat. "Il faut avoir une vision mondiale de l’énergie", a lancé Philippe Boisseau, l’un des directeurs de Total qui s’exprimait au nom de son PDG Christophe de Margerie. "La demande augmentera peu en Europe mais beaucoup dans les autres pays du monde", a-t-il dit. Il estime que d’ici dix ans, l’énergie sera devenue "rare" et donc "chère", signalant que la consommation de pétrole n’augmentera plus, faute de production suffisante. Il n’a pas attendu très longtemps pour se faire tancer par le député de gauche de l’Oise, Patrice Carvalho. Rappelant que mercredi sera l’anniversaire du naufrage de l’Erika, il a fustigé le pétrolier de faire naviguer "des rafiots" et de pratiquer "les prix du carburant les plus élevés de France tout en abandonnant les stations-services".

"Il y aura à l’avenir plus de pétrole et de gaz qu’aujourd’hui"

Son voisin Philippe Plisson, député de Gironde, a tenté de recentrer les échanges sur l’efficacité énergétique et son coût. Mais la réponse du vice-président de GDF Suez a été tout aussi cinglante. "Il faut aider les Français à isoler leur logement", a jugé Jean-François Cirelli, "car cela coûte 10.000 à 15.000 euros pour les passoires thermiques". Volubile et direct, il n’a pas hésité non plus à interpeller fermement la représentation nationale. "Vous devez accepter l’arbitrage entre la transition énergétique et l’augmentation des prix. Jusqu’où êtes-vous prêt à assumer son coût ?". Représentant de l’Union française de l’électricité (UFE), son président Robert Durdilly a estimé, dans un silence de mort, que le passage à 40% d’énergies renouvelables couteraient 420 milliards d’euros d’ici 2030. Un chiffre qui n’a pas manqué de faire réagir le député EELV de Paris, Denis Baupin. "Si l’on intègre tous les coûts, comme le risque d’un accident nucléaire ou de la pénurie de pétrole, les énergie vertes sont moins chères que le gaz!". Est alors venu le moment tant attendu de parler du gaz de schiste, un sujet lancé par Olivier Falorni (Charente-Maritime) et Sophie Errante (Loire-Atlantique). Si Total opte depuis quelques mois pour la politique du silence - "le débat est clos pour nous" a estimé Philippe Boisseau -, le numéro deux de GDF Suez n’a pas hésité à se lancer dans la bataille. "C’est très compliqué d’en parler en ce moment en France. Les industriels s’adapteront et on peut sûrement améliorer la fracturation hydraulique", a-t-il concédé. Mais soucieux de sortir du débat franco-français, il a rappelé que le gaz de schiste était une vraie révolution aux Etats-Unis. "Ils sont indépendants en gaz et, du coup, exportent leur charbon qui devient bon marché pour les européens!" Médusés par ce paradoxe, les députés ont tous concédé qu’il y avait un problème sur les émissions de gaz à effet de serre (CO2) en Europe. "Ça ne va pas plaire à tout le monde mais les réserves mondiales de gaz sont passées de 60 à 250 ans. Il y aura à l’avenir plus de pétrole et de gaz qu’aujourd’hui". Drôle de transition énergétique.

Matthieu Pechberty - Le Journal du Dimanche │ mercredi 12 décembre 2012


Fessenheim : Francis Rol-Tanguy officiellement chargé de coordonner la fermeture

Un décret publié ce mercredi 12 décembre 2012 au Journal Officiel (Décret n° 2012-1384 du 11 décembre 2012 instituant un délégué interministériel à la fermeture de la centrale nucléaire et à la reconversion du site de Fessenheim) institue un délégué interministériel à la fermeture de la centrale nucléaire et à la reconversion du site de Fessenheim (Bas-Rhin).


Le MEP Y.Cochet diffuse une étude des Verts au Parlement européen sur le thème "L'Europe face au pic pétrolier".

http://pourquoipas56.free.fr/IMG/pdf/l_europe_face_au_pic_petrolier_fr.pdf

 


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