Gaz de schiste : Appel pour relancer le débat

Publié le par nongazdeschisteinfos

Gaz de schiste : 18 grands patrons signent un appel pour relancer le débat

Par Thibaut de Jaegher - Publié le 19 septembre 2012, à 06h31

La communauté de l'industrie se mobilise pour relancer le débat autour des gaz de schiste. Patrons, salariés et directeurs d'écoles souhaitent que le président de la République lance une grande concertation nationale pour juger du potentiel français en la matière. Suite à la conférence environnementale, L’Usine Nouvelle publie un appel à la réouverture du débat sur les gaz de schiste. 18 grands patrons de l’industrie, des services, de la sphère syndicale et académique, dont Laurence Parisot, Pierre Gattaz ou Jean-François Roubaud, ont décidé de sortir de leur réserver pour éviter que la France ne passe à côté de l'opportunité unique que représente cette ressource énergétique.

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Ce qu’ils demandent ? Simplement que le président François Hollande engage un grand débat national et public. Débat qui devra impliquer toutes les parties prenantes et qui pourrait se tenir dans le cadre de la commission national du débat public. "Nous, les représentants de la communauté de l’industrie, de ses patrons, cadres, techniciens et salariés, souhaitons la réouverture du débat sur le potentiel de la France en matière de gaz de schiste.

Nous ne disons pas qu’il faut exploiter cette nouvelle ressource énergétique à tout prix mais que la France a :

-le devoir d’évaluer ses ressources potentielles

-une possibilité unique de développer des modes d’exploitation propre

-une opportunité de faire un choix éclairé par un vrai débat une fois les données françaises connues.

Nous demandons donc au président de la République d’engager un grand débat national et public sur les gaz de schiste qui impliquerait toutes les parties prenantes : les citoyens, les ONG, les industriels et les chercheurs. Il permettra de faire le point sur les risques et les opportunités que recèle cette ressource et notamment d’évaluer sereinement son impact sur l’environnement, l’emploi, l’investissement et la recherche.Nous pensons que ce grand débat pourrait être à l’origine d’un grand effort de recherche et d’innovation qui permettrait à notre pays de poser l’un des premiers actes de son redressement productif."

Les signataires de l’appel

  • Laurence Parisot, présidente du Medef
  • Jean-François Dehecq, président d'honneur de Sanofi
  • Françoise Gri, présidente de Manpowergroup France
  • Jean-François Roubaud, président de la CGPME
  • Pierre Gattaz, président du Groupement des fédérations industrielles (GFI), de la Fieec et de Radiall
  • Bernard van Craeynest, président de la CFE-CGC
  • Jérôme Frantz, président de la fédération de la mécanique et directeur général de Frantz électrolyse
  • Jean Ropers, président du Groupement des entreprises parapétrolières et paragazières (GEP)
  • Laurent Chabannes, président d’Exeltium et de l’Union des industries utilisatrices d'énergie (Uniden)
  • Jean-Claude Volot, président de Dedienne, ancien médiateur de la sous-traitance, président de l’Agence pour la création d’entreprise
  • Didier Lamouche, PDG de ST-Ericsson
  • Christel Bories, ex-PDG de Constellium
  • Gabriel Artero, président de la CFE-CGC Métallurgie
  • Bruno Grandjean, président du directoire de Redex
  • Bernard Cohen-Hadad, président de la commission financement des entreprises de la CGPME
  • Laurence Paganini, ex-directrice général des 3 Suisses
  • Jean-Noël de Galzain, PDG de Wallix
  • Alain Cadix,  directeur de l’École nationale supérieure de création industrielle

http://www.usinenouvelle.com/article/gaz-de-schiste-18-grands-patrons-signent-un-appel-pour-relancer-le-debat.N182212


Gaz de schiste : "Je me place dans les pas d’Ayrault"

4e6c4178png.pngINTERVIEW - Deux jours après la conférence environnementale, le député écologiste François-Michel Lambert entend reprendre la proposition de loi portée par Jean-Marc Ayrault en 2011 contre l’exploitation des gaz de schiste, quelle que soit la technique. Le nouveau texte pourrait être déposé début 2013.

Vous souhaitez reprendre le texte défendu par Jean-Marc Ayrault en 2011. Concrètement, sur quoi portera votre proposition?
 Cette proposition de loi s’appuiera sur ce que Jean-Marc Ayrault avait dit le 30 mars 2011 : il ne faut pas aller dans des choix qui enfermeraient la France dans la dépendance aux énergies fossiles et qui nous empêcheraient d’aller de l’avant, afin de réussir la transition écologique que les Français appellent de leurs vœux. Depuis, il est devenu Premier ministre, il suit la ligne donnée par François Hollande sur la transition écologique. Mais nous restons avec une loi coincée dans une référence à une technologie (la fracturation hydraulique, Ndlr) et non dans l’idée de la société que nous souhaitons développer dans les années à venir.

Vous souhaitez interdire l’exploitation des gaz de schiste, quelle que soit la technique utilisée?
 Ce n’est même pas une question d’interdire. Cette proposition - que je vais porter avec la juriste Danièle Favari et des collectifs anti gaz de schiste - affirmera que l’on doit faire cette transition et tourner le dos aux chimères d’énergies fossiles pas chères qui seraient la solution d’avenir. La transition écologique doit être engagée aujourd’hui et maintenant. Actons-le et mettons notre énergie à trouver des alternatives. C’est le sens politique de cette loi. Et je n’aurai pas tant que ça à la travailler car je repartirai de la proposition portée par le président du groupe socialiste de l’époque, Jean-Marc Ayrault. Sa proposition de loi portait peu ou prou cette vision. Devenu Premier ministre, il l’a oubliée. Nous allons lui rappeler très gentiment.

Pourquoi la reprendre aujourd’hui, deux jours après la conférence environnementale?
 Avant, je ne souhaitais pas préjuger de ce qui allait être dit à cette conférence environnementale. François Hollande a bien avancé, en indiquant que sept permis de gaz de schiste seraient annulés. Mais il n’est pas allé jusqu’au bout. Il laisse en suspens la question de l’exploitation, permettant au ministre du Redressement productif de s’engouffrer dans la brèche pour relancer la polémique (dans une interview au Monde, Ndlr). Les lobbies sont repartis de l’avant. Delphine Batho se bat comme elle peut... Elle fait des déclarations qui flattent notre vision, mais il manque un pas. Il faut que la France acte, comme d’autres pays, la fin de la course à la recherche d’énergies fossiles et aille de l’avant sur la transition énergétique.

Mais Laurence Parisot (Medef) - et même certains syndicats comme la CGT - ne semble pas prête à tirer un trait sur ce dossier du gaz de schiste, bien au contraire…
 Aujourd’hui, les industriels souhaitent une vision claire du futur énergétique français. C’est rendre service aux acteurs économiques de dire que l’on arrête de perdre de l’énergie et du temps en courant derrière des chimères qui n’existent pas. Il y a dix jours, un rapport de Bruxelles a définitivement enterré les gaz de schiste, en affirmant que les inconvénients étaient bien supérieurs aux avantages. En Allemagne, le signal envoyé aux industriels a été clair. Ils savent où ils vont et se sont construits en fonction. Et, au final, les industriels n’ont pas perdu leur puissance dans l’économie allemande. Loin s’en faut.

Quand comptez-vous déposer cette proposition de loi?
 Nous sommes dans un processus de travail. Je pense que nous la déposerons au tout début de l’année 2013. Le texte sera prêt fin 2012, car il n’est pas si lourd que ça à porter.  Je repars de quelque chose déjà travaillé par le Premier ministre! Et je ne pense pas être en dissonance avec Jean-Marc Ayrault qui a porté ce texte il y a 18 mois. Je me place dans ses pas. Je devrais donc avoir de sa part une oreille des plus attentives... Ou bien je ne sais pas ce qu’il s’est passé depuis. Le groupe socialiste, qui était derrière son président de groupe à l’époque, sera  avec moi pour défendre cette loi. Je n’ose pas imaginer le contraire.

Anne-Charlotte Dusseaulx - leJDD.fr - mardi 18 septembre 2012

http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Gaz-de-schiste-Je-me-place-dans-les-pas-d-Ayrault-interview-557220

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L'opinion sur le gaz de schiste : l'illustration parfaite de ces sondages qui ne veulent rien dire...

Selon un sondage Mediaprism, 40% des Français pensent que la France devrait exploiter le gaz de schiste et 80% d'entre eux considèrent que leur facture énergétique va devenir un problème.

Atlantico : 40% des Français pensent que la France devrait exploiter le gaz de schiste. Pourtant, 73% d’entre eux se disent mal-informés sur les questions environnementales. Pourquoi poser une telle question à des personnes qui avouent eux-mêmes ne pas comprendre grand-chose au sujet ?

SONDAGE.jpgAlain Renaudin : Il y a aujourd’hui en France beaucoup de sujets qui sont débattus avant d’informer le public au préalable. Le principal enseignement de cette étude, et plus particulièrement sur le gaz de schiste, est que la très grande majorité des Français se sent mal informée sur les enjeux environnementaux.

Quand, à brûle-pourpoint, on demande aux sondés s’ils sont pour ou contre le gaz de schiste, on retrouve souvent une « réponse réflexe » qui exprime le contre. Quand on leur laisse la possibilité de répondre « je ne sais pas »,  on retrouve 40 % de sondés qui se disent plutôt favorables, 40% plutôt défavorables et 20% qui avouent ne pas savoir.

Quelle valeur peut-on alors donner à ce type de sondage ?

Tout d’abord, on a tous le droit d’avoir une opinion sans être forcément un expert du sujet dont on parle. Il est toujours intéressant de mesurer ce que pense l’opinion publique.

Ensuite, là où je vous rejoins, c’est que sur ce type de questions qui sont plus complexes qu’on veut bien le croire, il est plus intéressant, dans l’analyse du sondage, de mettre en avant différents enseignements du sondage sur la thématique énergétique en générale et pas uniquement sur un point en particulier qui est la question d’actu, en l’occurrence le gaz de schiste.

Quels sont les principaux enseignements du sondage ?

Au-delà du gaz de schiste, ce sondage nous dit que les Français sont très préoccupés par l’augmentation du coût de l’énergie et sont convaincus que l’énergie va couter de plus en plus chère.

Ensuite, plus de 80% d’entre eux considèrent que leur facture énergétique va devenir un problème.

Enfin, les équipements qui sont économes en énergie coûtent trop cher de leur point de vue.

Globalement, les personnes sondées s’interrogent sur les solutions que le gouvernement pourrait proposer sur la question énergétique. L’opinion publique se retrouve majoritairement sur le fait que les énergies renouvelables en France ne sont pas assez développées.

Pourtant ils sont toujours 52% à considérer le nucléaire comme une filière d’avenir…

Ce que nous disent les Français à travers tout cela, c’est que le nucléaire est encore utile et tant qu’on ne leur explique pas comment on peut réduire concrètement la part du nucléaire, ils resteront attachés à cette énergie.

Nous avons toujours cet objectif de 23% d’énergie renouvelable pour 2020. Si on veut réduire la part du nucléaire et qu’on s’interdit l’exploitation du gaz de schiste, en sachant qu’il n’y a pas de développement massif des énergies renouvelables, les Français ne voient pas comment le coût de l’énergie n’augmentera pas.

Comment expliquer le fait que le public se sente mal informé alors que depuis une dizaine d’années il semble avoir été largement sensibilisé aux enjeux environnementaux ?

tlantico : 40% des Français pensent que la France devrait exploiter le gaz de schiste. Pourtant, 73% d’entre eux se disent mal-informés sur les questions environnementales. Pourquoi poser une telle question à des personnes qui avouent eux-mêmes ne pas comprendre grand-chose au sujet ?

Alain Renaudin : Il y a aujourd’hui en France beaucoup de sujets qui sont débattus avant d’informer le public au préalable. Le principal enseignement de cette étude, et plus particulièrement sur le gaz de schiste, est que la très grande majorité des Français se sent mal informée sur les enjeux environnementaux.

Quand, à brûle-pourpoint, on demande aux sondés s’ils sont pour ou contre le gaz de schiste, on retrouve souvent une « réponse réflexe » qui exprime le contre. Quand on leur laisse la possibilité de répondre « je ne sais pas »,  on retrouve 40 % de sondés qui se disent plutôt favorables, 40% plutôt défavorables et 20% qui avouent ne pas savoir.

Quelle valeur peut-on alors donner à ce type de sondage ?

Tout d’abord, on a tous le droit d’avoir une opinion sans être forcément un expert du sujet dont on parle. Il est toujours intéressant de mesurer ce que pense l’opinion publique.

Ensuite, là où je vous rejoins, c’est que sur ce type de questions qui sont plus complexes qu’on veut bien le croire, il est plus intéressant, dans l’analyse du sondage, de mettre en avant différents enseignements du sondage sur la thématique énergétique en générale et pas uniquement sur un point en particulier qui est la question d’actu, en l’occurrence le gaz de schiste.

Quels sont les principaux enseignements du sondage ?

Au-delà du gaz de schiste, ce sondage nous dit que les Français sont très préoccupés par l’augmentation du coût de l’énergie et sont convaincus que l’énergie va couter de plus en plus chère.

Ensuite, plus de 80% d’entre eux considèrent que leur facture énergétique va devenir un problème.

Enfin, les équipements qui sont économes en énergie coûtent trop cher de leur point de vue.

Globalement, les personnes sondées s’interrogent sur les solutions que le gouvernement pourrait proposer sur la question énergétique. L’opinion publique se retrouve majoritairement sur le fait que les énergies renouvelables en France ne sont pas assez développées.

Cliquer sur le graphique pour agrandir

Pourtant ils sont toujours 52% à considérer le nucléaire comme une filière d’avenir…

Ce que nous disent les Français à travers tout cela, c’est que le nucléaire est encore utile et tant qu’on ne leur explique pas comment on peut réduire concrètement la part du nucléaire, ils resteront attachés à cette énergie.

Nous avons toujours cet objectif de 23% d’énergie renouvelable pour 2020. Si on veut réduire la part du nucléaire et qu’on s’interdit l’exploitation du gaz de schiste, en sachant qu’il n’y a pas de développement massif des énergies renouvelables, les Français ne voient pas comment le coût de l’énergie n’augmentera pas.

Comment expliquer le fait que le public se sente mal informé alors que depuis une dizaine d’années il semble avoir été largement sensibilisé aux enjeux environnementaux ?

http://www.atlantico.fr/rdvinvite/opinion-gaz-schiste-illustration-parfaite-ces-sondages-qui-ne-veulent-rien-dire-alain-renaudin-486490.html?page=0,1

sondage_2.jpgFaut-il interdire le gaz de schiste ?

L’information correspondait à une sensibilisation, une bonne pratique en termes de comportement domestique. Par exemple, on insistait sur le fait qu’il fallait fermer l’eau du robinet quand on se lave les dents… De plus, au fur et à mesure que l’information était répétée, elle était mal perçue car un peu moralisatrice et donneuse de leçons.

On voit aujourd’hui qu’il n’y a pas de solution miracle. A partir du moment où il n’y a pas de solution miracle, l’information en termes de qualité de contenu doit se densifier et ne doit pas être dogmatique. Le gaz de schiste a certainement beaucoup d’inconvénients environnementaux. Mais quand vous regardez les enjeux de pouvoir d’achat, le gaz de schiste est aussi un moyen de réduire le coût de l’énergie et d’améliorer l’indépendance énergétique des pays. C’est pour cela que les Etats-Unis et le Canada sont passés en phase d’exploitation. Ces arguments sont relativement peu développés et peu connus du grand public. Peut-être que l’opinion serait différente si on expliquait qu’aux Etats-Unis le gaz naturel est quatre fois moins cher qu’en Europe et que depuis trois ans le coût a été divisé par deux.  

L’idée serait d’avoir tout simplement un équilibrage de l’argumentation pour avoir une opinion publique mieux informée et capable de raisonner davantage en allant au-delà du point de vue dogmatique ou philosophique.

La conférence environnementale organisée par le gouvernement va-t-elle dans ce sens ?

L’attente environnementale aujourd’hui est une attente de solutions et de réponses concrètes et pas de philosophie et de points de vue partisans. Depuis dix ans, le travail a été globalement bien fait pour dire pourquoi il fallait se soucier des enjeux environnementaux, maintenant le public se concentre plus sur le « comment » que sur le « pourquoi ». Parler du gaz de schiste à travers les solutions, les avantages et les inconvénients, est un débat intéressant en valeur absolue.

Propos recueillis par Jean-Benoît Raynaud

Méthodologie : L’enquête réalisée auprès d’un échantillon de 981 individus, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Questionnaire auto-administré en ligne. Méthode de quotas : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, catégorie d'agglomération et région.

Alain Renaudin préside NewCorp Conseil. Après 15 ans passés à l’Ifop, il est désormais président fondateur de NewCorp Conseil. Autant dire que l'opinion publique, il connait... Son Twitter : @alainrenaudin.


Nucléaire : Mamère dénonce le «double langage» du gouvernement

Au moment où Europe Ecologie-Les Verts tient ses journées parlementaires à Nantes, le député EELV n’est « pas dupe » du discours sur l’environnement de François Hollande. Aux écologistes de trouver « l’équilibre » entre « compromis constructif » et « compromission » qui serait cause « de rupture ». Entretien.

noel_mamere_reference.jpgPour Europe Ecologie-Les Verts, comment trouver l’équilibre entre sa participation au gouvernement et la liberté de vote à laquelle tiennent ses parlementaires ?
L’équilibre est plus difficile à trouver pour les ministres que pour les parlementaires. Les ministres sont tenus à la solidarité gouvernementale. La politique est un équilibre permanent. C’est à nous de savoir jusqu’où nous serons dans le compromis constructif et à partir de quand on s’engage dans la compromission. A ce moment là, il y aura des raisons de rupture.

La ministre Cécile Duflot a été satisfaite du discours de François Hollande lors de la conférence environnementale. Les parlementaires peuvent-ils aussi l’être ?
Sur ce qu’a annoncé François Hollande sur les gaz de schiste, c’est une manière de rassurer les écologistes à court terme. Il annule sept permis mais une dizaine ont été autorisés. Et deux jours après, le ministre du redressement productif explique que si l’on trouve une autre technique que la fracturation hydraulique, il ne faudra pas se passer de gaz de schiste. Il pourrait y en avoir des millions de tonnes, on n’est pas obligé de les exploiter, si on veut changer de modèle, s’orienter vers une société de sobriété énergétique. Le discours de François Hollande, je l’ai entendu, mais je ne suis pas dupe. Par exemple, il n’a rien dit sur le projet de surgénérateur ASTRID.

Qu’entendez vous par là ?
Le jour où Jean-Marc Ayrault a présenté son discours de politique générale, j’avais menacé de m’abstenir car j’avais appris qu’un accord venait d’être signé entre Bouygues et le CEA pour le développement d’un surgénérateur d’essai, ASTRID, qui ferait 600 mégawatts. Or la filière du surgénérateur a été condamnée en 1997 par Lionel Jospin avec l’arrêt de Superphénix. Du moins on le croyait ! J’ai fini par voter la confiance à Jean-Marc Ayrault car pendant son discours je suis allé voir son directeur de cabinet, il m’a répondu que Greenpeace avait interpellé François Hollande pendant la campagne sur ASTRID et qu’il avait alors pris l’engagement que ce sujet serait sur la table de la conférence environnementale. Or il n’en n’a rien été, alors que cette filière nous contraint dans le nucléaire jusqu’en 2040. C’est d’autant plus choquant que le même jour, le Japon a annoncé sa sortie du nucléaire sur 30 ans. Je reste donc extrêmement sceptique sur les engagements pris par le gouvernement sur la transition énergétique. On a le sentiment d’être dans le double langage surtout quand on entend Arnaud Montebourg, le lendemain de la conférence environnementale, nous répéter que le nucléaire est une filière d’avenir ! La première fois, c’était un avis personnel. Mais la deuxième j’ai du mal à le croire ! Ou alors Arnaud Montebourg est incontrôlable et il faut prendre les dispositions qui s’imposent.

On ferme Fessenheim en 2016 mais on prolonge les centrales en fin de vie. C’est autant d’argent public qui va être gaspillé pour les maintenir en soins palliatifs. Alors que nous sommes en période de crise, il est impossible de mener de front la survie du nucléaire et la mise en œuvre du dispositif de la transition énergétique.

Faut-il mieux être à l’intérieur du gouvernement pour essayer d’influer la ligne, au risque de perdre son âme, ou faut-il mieux être à l’extérieur mais plus libre ?
Si on peut infléchir les politiques publiques, il faut être dedans. On ne peut rester indéfiniment un syndicat de pleureuses. Mais nous avons accepté de prendre un risque. A nous de savoir quand les coûts politiques seront trop importants. C’est trop tôt pour le dire.

Qu’est ce qui serait un coût politique trop important ?
C’est à nous de faire notre évaluation entre coût et bénéfice. Aujourd’hui, on n’est pas arrivé au moment où les coûts politiques sont plus importants que les bénéfices. Attendons de voir comment vont être financées les propositions de la conférence environnementale. François VIGNAL, le 18.09.2012 à 18:38

http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/nucl-aire-mam-re-d-nonce-double-langage-gouvernement-


La Norvège enquête sur la fuite d'une plate-forme BP

les autorités norvégiennes évoquent une fuite « substantielle » d'hydrocarbures sur le gisement Ula exploité par la compagnie pétrolière britannique BP, dans les eaux norvégiennes de la mer du Nord. Le spectre de la marée noire du Golfe du Mexique resurgit.

Les autorités norvégiennes ont annoncé mardi l'ouverture d'une enquête sur une fuite « substantielle » d'hydrocarbures sur un gisement exploité par la compagnie pétrolière britannique BP au large de la Norvège.

L'épisode s'est produit le 12 septembre sur le gisement Ula, dans les eaux norvégiennes de la mer du Nord. « Aucune personne n'a été blessée ni aucun dégât causé aux installations en dehors de l'équipement directement concerné », a indiqué l'Autorité de sûreté pétrolière (PSA) dans un communiqué. « Mais la PSA estime que l'incident avait un potentiel substantiel » de pollution, a-t-elle ajouté.

forage_atlantico.jpgLa production, qui atteignait un peu plus de 10.000 barils de pétrole par jour en juillet selon la Direction du pétrole, est interrompue depuis, a précisé la PSA. Interrogé par Dow Jones Newswires, un porte-parole de BP en Norvège a indiqué que le groupe avait lancé sa propre enquête mais qu'il était trop tôt pour évaluer la quantité de pétrole et de gaz naturel s'étant échappée.  Si l'enquête ouverte aujourd'hui confirme l'existence d'une fuite, elle renverra BP à ses (pas si vieux) démons. En effet, l'accident norvégien pourrait pénaliser le pétrolier alors que le bilan de la précédente catastrophe qui lui est imputable, survenue aux Etats-Unis, n'est pas encore connu. Le 20 avril 2010 la plate-forme pétrolière de Deepwater Horizon louée par BP pour l'exploitation de gisement dans le golfe du Mexique explosait. Et une immense marée noire a touché les côtes de la Louisiane et du Mississippi. A l'issue de quatre mois d'enquête, BP publiait un rapport de 190 pages sur les causes de l'explosion de la plate-forme qui évoque une combinaison de défaillances humaines et matérielles.Alors que son titre plongeait en Bourse, le pétrolier a dû provisionner 32,2 milliards de dollars en 2010 pour affronter les coûts de la marée noire. Mais la facture a été plus lourde. Début 2012, BP avait décaissé 21 milliards de dollars pour réparer les dégâts causés par cette fuite de plus 4 millions de barils de pétrole au total, et passé des provisions de 40 milliards de dollars. Alors que les procès se sont multipliés, des accords à l'amiable ont été conclus entre BP et ses partenaires Anadarko, qui lui a versé 4 milliards de dollars, et Mitsui ainsi que Cameron International, qui lui a versé 250 millions. Mais BP a lancé en janvier dernier une action en justice contre Halliburton, le groupe américain responsable du coffrage en ciment des structures de forage du puits. Il lui réclame l'équivalent du « montant des coûts et dépenses pour réparer les dégâts, des profits perdus et de la baisse de valeur du champ Macondo et de tous les autres frais et réparations liés à la marée noire »

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0202274460869-la-norvege-enquete-sur-la-fuite-d-une-plate-forme-bp-363228.php


UE : La moitié des biocarburants seront des agrocarburants

Bruxelles a réagi au quart de tour aux accusations de l’ONG Oxfam sur le rôle de la politique européenne en faveur des biocarburants dans la hausse des prix de certaines denrées alimentaires de base, notamment les huiles de colza et de palme, ainsi que le soja. Les Commissaires européens Günther Oettinger (énergie) et Connie Hedegaard (climat), se sont ainsi engagés ce 17 septembre à limiter au niveau actuel, soit 50 %, la part des biocarburants obtenus à partir de cultures alimentaires dans l’objectif de production de biocarburants pour 2020 dans l’UE. Le reste sera obtenu à partir de déchets et résidus organiques. « Notre préférence va clairement aux biocarburants produits à partir de biomasse non alimentaire, telle que les déchets ou les résidus agricoles comme la paille. Ces nouveaux types de biocarburants ne sont pas en concurrence avec la nourriture et ils ne demandent pas de terres supplémentaires », ont précisé les deux commissaires dans une déclaration commune publiée en marge d’une réunion informelle des ministres européens de l’Énergie à Chypre.OETTINGER.jpgLa Directive européenne sur les sources renouvelables d’énergie et la Directive sur la qualité des carburants feront prochainement l’objet d’une révision à propos des changements indirects d’affectation des sols (ILUC, en anglais), leur talon d’Achille en ce qui concerne les biocarburants. La Directive ILUC, qui sera proposée en octobre par la Commission européenne, vise à modifier les deux directives précitées, en prenant en compte des facteurs d’impact sur l’utilisation des sols, pour le calcul de l’empreinte carbone des biocarburants entrant dans les statistiques européennes. Si elle réaffirmera l’objectif européen de 10 % de carburants renouvelables dans les transports dans l’UE, la future directive ILUC y limitera à 5 %, soit la moitié, la part des biocarburants à partir de cultures à usage alimentaire. Les biocarburants de seconde génération n’auront aucune limitation. Le but principal de la directive ILUC est d’imposer des facteurs permettant de réduire le remplacement indirect de puits de carbone (forêts, par exemple) par des cultures énergétiques, améliorant ainsi le bilan carbone global des biocarburants utilisés dans l’UE. Selon un rapport de l’International Council on Clean Transportation (ICCT), l’introduction de facteurs d’ILUC « pénaliserait les biocarburants les moins performants au sein de la législation européenne ». En fait, le résultat serait sur le terrain « un déplacement du marché du biodiesel vers l’éthanol, dont l’empreinte carbone est moindre ». M. Oettinger est confiant que la proposition ne rencontrera pas d’opposition de la part des gouvernements européens ni des eurodéputés et qu’un accord pourra rapidement être dégagé d’ici au printemps 2013. (Correspondant permanent à Bruxelles)  Source : BIP du 18. 09. 2012


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