Haro sur le gaz de schiste 2/2

Publié le par nongazdeschisteinfos

4e6c4178png Le député écologiste François-Michel Lambert souhaite déposer courant décembre une proposition de loi sur l'interdiction de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schistes, a-t-on indiqué jeudi au groupe écologiste de l'Assemblée, confirmant une information du Monde. Ce député écologiste des Bouches-du-Rhône, vice-président de la commission du Développement durable, souhaite préparer ce texte pour lever toute ambiguïté sur l'interdiction définitive de toute exploration et exploitation du gaz de schiste, quelles que soient les techniques utilisées, rapporte le quotidien. Son texte devrait s'inspirer de la proposition de loi déposée en juillet 2011 notamment par Jean-Marc Ayrault, alors chef de file des députés socialiste Jean-Paul Chanteguet, devenu depuis président de la commission du Développement durable, mais aussi par l'écologiste Yves Cochet. La proposition de loi déposée à l'été 2011 visait à interdire l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, à abroger les permis exclusifs de recherche de mines d'hydrocarbures non conventionnels et à assurer plus de transparence dans le code minier. Le PS, avait expliqué M. Ayrault, considérait alors que la proposition de loi UMP adoptée peu avant sur l'interdiction de la fracturation hydraulique ne réglait pas tout et ne protège(ait) pas nos territoires de ce risque environnemental extrêmement grave de prospection des hydrocarbures non conventionnels. Le gouvernement Ayrault a fermé la porte pour le moment à l'exploitation du gaz de schiste en réaffirmant l'interdiction de la fracturation hydraulique, seule technologie existante permettant de l'extraire du sous-sol, au nom des risques environnementaux. Pour autant, le président de la République François Hollande a récemment relevé que la recherche de techniques alternatives à la fracturation hydraulique continuait et qu'il prendrait ses responsabilités si une nouvelle technique respectueuse de l'environnement apparaissait. (©AFP / 29 novembre 2012 18h20)

Le député François Michel Lambert était l’invité de France_info ce jeudi 29 novembre 2012, à 19 : 15. 


 

Gaz de schiste : la fracturation classique a peu d'alternatives

Propane, arcs électriques, chauffage des roches, les différentes pistes de recherche restent à des stades peu avancés de développement.

http://www.lefigaro.fr/icones/coeur-.gifLa fracturation hydraulique est accusée d'être trop gourmande en eau, de nécessiter des additifs dangereux, de déstabiliser le sous-sol et de menacer de diverses pollutions les nappes phréatiques. Le président de la République, François Hollande, a donc assuré que cette technique d'extraction des hydrocarbures de schiste resterait interdite pendant toute la durée de son quinquennat. Il a en revanche appelé à poursuivre les recherches sur des techniques alternatives de récupération de ces ressources piégées dans des roches peu perméables. Problème, les pistes sont encore peu nombreuses et peu développées.

Pour le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Jean-Louis Schilansky, cette situation est liée au fait que «les industriels cherchent d'abord à améliorer la technique sur laquelle ils travaillent». Les entreprises comme Total se concentraient donc jusqu'à présent sur quatre axes de recherche: la réduction des quantités d'eau utilisées via son recyclage (qui atteindrait déjà des taux de 60 à 70%), l'utilisation d'additifs moins nocifs pour la santé, la réduction de l'empreinte au sol des forages et la diminution de la période de fracturation (de trois à un ou deux mois).

Remplacer l'eau par du propane

Le gouvernement n'ayant toujours pas mis en place la «Commission nationale d'orientation, de suivi et d'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux» qui permettrait de fixer un cap différent à la R&D française, le Sénat a commandé mi-novembre à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques une étude sur l'état de l'art des alternatives potentielles. Celle-ci devrait notamment approfondir des travaux publiés en juillet par l'Alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie (Ancre) qui évoquait alors trois pistes de recherche.

La première consiste à remplacer l'eau par un autre solvant organique, gazeux à température et pression ambiante mais liquide - ou supercritique, un état intermédiaire entre le liquide et le gaz - lorsqu'il est très compressé (propane ou CO2 par exemple). Contrairement à l'eau, «ils ne vont pas transporter vers la surface les minéraux radioactifs ou toxiques contenus dans le sous-sol», explique Roland Vially, géologue chez IFP Énergie nouvelles (ex-Institut français du pétrole). Cette technique de remplacement est notamment envisagée par une entreprise canadienne, GasFrac, qui a choisi le propane. La société a déjà effectué un millier de fracturations expérimentales via ce procédé.

UNE DE LIBEStimulation électrique (ou fracturation acoustique)

Cela n'en fait pas pour autant une option incontournable. «Le processus nécessite toujours des additifs», note Roland Vialy. «Comme l'eau, le gaz liquéfié doit avoir la texture d'un gel afin de transporter le sable qui va permettre aux failles provoquées dans la roche de rester bien ouvertes». Autre problème, soulevé cette fois par Bruno Goffé, directeur de recherche au Centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement (Cerege), «cela reste une fracturation classique susceptible de provoquer les mini-séismes redoutés par les écologistes».

Une autre voie, explorée notamment par Total qui a déposé deux brevets en mars 2011, est la stimulation par arcs électriques. Il s'agit de provoquer par des chocs électriques de très haute tension la désagrégation de la roche mère via des ondes de choc (on parle aussi de fracturation acoustique). «Cela augmente la porosité et la perméabilité», explique Bruno Goffé. «Il n'y a plus les problèmes liés à l'injection d'un fluide sous pression contenant des additifs», remarque lui Roland Vially. En revanche, «on ne sait pas si les microfissures resteront ouvertes en situation réelle», s'inquiète-t-il. La technologie en est encore au stade du laboratoire et il faudra au moins une dizaine d'années pour qu'elle arrive à maturité. Sans même évoquer les problèmes de sécurité liés à la proximité entre une source de courant puissante et un produit explosif - le gaz, le bilan économique et énergétique reste assez flou.

Chauffer la roche pour aider la nature

La dernière piste de recherche en est à peu près au même stade. «L'idée est de chauffer artificiellement la roche pour que la maturation du réservoir se termine», explique Bruno Goffé. Il s'agit en somme de donner un coup de pouce à la nature pour obtenir un réservoir gazeux plus conventionnel. Gros avantage, les pétroliers savent déjà chauffer le sous-sol, que ce soit avec de la vapeur ou par des procédés électriques. «Mais personne n'a essayé d'appliquer ces techniques aux hydrocarbures de schiste», prévient le chercheur du Cerege. Seule l'expérimentation in situ permettra d'en savoir plus.

Au final, Bruno Goffé ne peut s'empêcher de penser que le moratoire imposé par l'État n'est pas forcément la solution la plus pertinente. «Le plus simple, ce serait quand même de faire de la fracture hydraulique proprement. C'est un peu comme si on nous avait interdit la roue parce qu'il y a des accidents», se désole-t-il. De façon étonnante, le président de l'UFIP, Jean-Louis Schilansky, préfère rester optimiste. «On va peut-être voir naître des idées incroyables et trouver quelque chose qui résoudra tous les problèmes. Mais à l'heure actuelle, prévient-il, 99% de la recherche se fait aux États-Unis et au Canada.» La définition rapide d'une feuille de route ambitieuse pour la R&D française n'en est que plus urgente. Par Tristan Vey Mis à jour le 29/11/2012 à 14:16 | publié le 29/11/2012 à 09:40

http://www.lefigaro.fr/sciences/2012/11/29/01008-20121129ARTFIG00444-gaz-de-schiste-la-fracturation-classique-a-peu-d-alternatives.php


Les pétroliers affirment maîtriser le risque sur les gaz de schiste

GISEMENT-GDS_POLOGNE.jpgSelon le Groupement des entreprises parapétrolières et paragazières, l’industrie pétrolière possède des standards de sûreté suffisamment élevés pour exploiter les gaz de schiste tout en préservant l’environnement. Créer cette industrie en France pourrait générer quelques dizaines de milliers d’emplois en France.

A quelques heures de l’ouverture du débat national sur la transition énergétique ce jeudi 29 novembre, le Groupement des entreprises parapétrolières et paragazières et des professionnels du pétrole et du gaz (GEP-AFTP) est bien décidé à se faire entendre sur la question des gaz de schiste. Son ambition : "lever le voile qui a été mis sur le sujet", annonce Jean Ropers, président du GEP-AFTP. Pour cela, le groupement professionnel a mis en place un groupe de réflexion, dirigé par Pascal Baylocq, qui a rendu publiques ses conclusions ce jour.

Quatre sources de risque ont été identifiées : la pollution des sous-sols, la gestion en eau (chaque fracturation requiert 10 000 à 20 000 mètres cubes d’eau), la composition des fluides de fracturation et les impacts sociétaux. Pascal Baylocq reconnaît l’existence de risques mais "ils sont maîtrisés en suivant les procédures de l’industrie pétrolière", affirme-t-il. Le document du GEP-AFTP décrit ainsi toutes les évolutions techniques récentes, comme le remplacement des produits chimiques dans la fracturation par des composés utilisés dans l’industrie agroalimentaire.

Pascal Baylocq rappelle qu’aux Etats-Unis, les gaz de schiste ont créé 600 000 emplois en 2010 et devraient en soutenir 1,6 million en 2035. "L’exemple américain n’est pas directement transposable à l’Europe. Le droit minier est différent", juge-t-il prudemment. Mais en se fondant sur les retombées de l’exploitation du gaz de Lacq en Aquitaine, qui génère encore actuellement 8 500 emplois, il avance la possibilité de créer "quelques dizaines de milliers d’emplois directs".

"Le temps presse"

Enfin, le comité du GEP-AFTP appelle à la mise en place rapide de la commission d’étude sur les gaz de schiste, prévue par la loi du 13 juillet 2011 qui interdit la fracturation hydraulique en France. Cette loi prévoit aussi des forages expérimentaux afin de mesurer leur impact. Selon le GEP-AFTP, le temps presse. Si la commission était créée en 2013, l’expérimentation interviendrait au mieux en 2015. Avec des résultats positifs, une autorisation d’exploration n’interviendrait pas avant 2020 et l’exploration en 2023. Même en allant au plus vite, les premiers mètres cubes de gaz de schiste de pétrole n’apparaîtront pas avant 10 ans au minimum. Jean Ropers se désole : "Le principe de précaution ne prône pas l’inaction !" Au-delà de la question des gaz de schiste, on ressent, dans la démarche du groupement, un besoin de la profession de changer son image. "Les ingénieurs du pétrole ne sont pas des gens sans conscience écologique, seulement intéressés par l’argent", s’exclame Pascal Baylocq. "Nos ingénieurs refusent qu’on les considère comme des voyous", ajoute Jean Ropers. Le GEP-AFTP représente 1 100 professionnels et 215 entreprises. Hors compagnies pétrolières (comme Total ou GDF Suez), les adhérents du GEP représentaient 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011. Par Ludovic Dupin, 29 novembre 2012, dans l'USINE NOUVELLE.


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