Les écolos en colère.

Publié le par nongazdeschisteinfos

L'équipe de pilotage du débat sur l'énergie enfin constituée

Le débat national sur la transition énergétique sera officiellement lancé jeudi 29 novembre. Les noms de ceux qui seront en charge de l'organiser et de l'éclairer ont été choisis, lundi 26 novembre, par le gouvernement.

Six "sages"  sont réunis au sein du comité de pilotage du débat qui sera présidé par la ministre de l'écologie, Delphine Batho. Quatre personnalités étaient déjà connues : Anne Lauvergeon, ex-patronne d'Areva ; Bruno Rebelle, consultant et ancien responsable de Greenpeace ; le climatologue Jean Jouzel et Laurence Tubiana, directrice de l'Institut du développement durable et des relations internationales.

Sa composition est complétée. Deux autres viennent le compléter après la démission, le 13 novembre, de Pascal Colombani, ex-administrateur du Commissariat à l'énergie atmique (CEA) : Georges Mercadal, ancien vice-président de la Commission nationale du débat public et Michel Rollier, ex-dirigeant du groupe Michelin.

Laurence TUBIANA sera la facilitatrice des échanges, tandis que le comité des experts sera présidé par Alain GRANDJEAN. Le secrétaire général opérationnel du débat sera confié à Thierry WAHL. Cette première réunion sera consacrée à la discussion de la Charte du débat national et du calendrier des travaux.BATHO 4

COLÈRE DES ÉCOLOGISTES 

La présence de deux pro-nucléaire au comité de pilotage, M. Colombani et Mme Lauvergeon, avait suscité la colère des ONG écologistes. Greenpeace et Les Amis de la terre, déjà mécontents de la manière dont le débat était préparé et du retard accumulé, avaient alors annoncé qu'ils n'y participeraient pas. Le comité des experts sera présidé par l'économiste Alain Grandjean, membre de la Fondation Nicolas Hulot. C'est lui qui, à l'aide d'experts français et étrangers, sera chargé d'élaborer les scénarios énergétiques sur lesquels les discussions seront fondées. Le secrétariat général du débat sera confié à l'inspecteur des finances Thierry Wahl, spécialiste de la fiscalité écologique, qui avait, à la demande de Delphine Batho, fait un état des lieux après le grenelle de l'environnement. Laurence Tubiana a été choisie comme "facilitatrice" des échanges. Elle animera la conseil national du débat - appelé le "Parlement" - qui réunira les représentants des sept collèges appelés à discuter : syndicats, patronat, élus locaux, parlementaires, associations de consommateurs, ONG et représentants de l'Etat.

La première réunion du 29 novembre sera consacrée à la Charte du débat national et au calendrier des travaux. Le débat national, qui vise à définir les modalités d'une société française sobre en carbone, fera des recommandations dont devrait s'inspirer la future loi de programmation énergétique prévue pour l'automne 2013. Le Monde.fr | 26.11.2012 à 13h34 • Mis à jour le 26.11.2012 à 16h51 Par Marie-Béatrice Baudet

http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/11/26/l-equipe-de-pilotage-du-debat-sur-l-energie-enfin-constituee_1796031_3244.html

Le nouveau directeur général de l’Énergie et du Climat devrait être nommé mercredi en Conseil des ministres.


 EELV redoute un échec de la conférence de Doha sur le climatDOHA_2012.jpgPlus de 190 pays sont réunis au Qatar pour aborder les suites à donner au protocole de Kyoto, adopté en 1992.

Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a déclaré lundi craindre que la conférence de Doha (Qatar) sur le climat soit «un nouvel échec et qu’aucun accord n’y intervienne quant à l’avenir du protocole de Kyoto».  «Tout laisse penser, à ce stade, que cette conférence pourrait être un nouvel échec, et qu’aucun accord -ou, pour le moins, aucun accord solide- n’y interviendrait quant à l’avenir du protocole de Kyoto conclu en 1992», déclare EELV dans un communiqué. «Le protocole prend fin le 31 décembre», soit dans «un peu plus d’un mois, et les parties prenantes ne sont toujours pas parvenues à s’accorder sur les suites à lui donner», explique le mouvement écologiste. «Le sommet de Doha devrait pourtant avancer sur la seconde période d’engagement du protocole de Kyoto dont la mise en place nécessite des décisions importantes (Etats participants, modalités d’engagement, période)», ajoutent-ils. De même, EELV pense que «la préparation d’un accord juridiquement contraignant, avec des objectifs par pays, à trouver pour 2015 (pour entrée en vigueur en 2020) doit impérativement progresser à Doha».  «Les informations ne manquent pourtant pas sur ce que seraient les conséquences et les coûts -environnementaux, mais aussi sociaux et économiques- de l’inaction en matière de dérèglement climatique», estiment les écologistes.

Parmi les questions laissées en suspens, «la définition des modalités d’abondement du "Fonds vert", décidé à Cancun en 2010, censé recueillir 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 notamment pour aider les pays en développement à financer des mesures d’adaptation, n’est toujours porté par aucune décision concrète», regrettent-ils. EELV, comme l’ensemble du mouvement écologiste mondial, appelle «la communauté internationale à hisser enfin son action à la mesure des enjeux».

Plus de 190 pays sont réunis lundi à Doha pour le grand rendez-vous climat annuel qui devra décider de l’avenir du protocole de Kyoto et esquisser les bases d’un vaste accord prévu en 2015, auquel participeraient cette fois-ci tous les grands pollueurs de la planète. (AFP) 26 novembre 2012 à 16:19

Taux de CO2 dans l’atmosphère: la lutte contre le réchauffement climatique a échoué #Doha : le réchauffement climatique en 4 questions

 DOHA_COP.jpgSon but : limiter la hausse des températures dues aux émissions de gaz à effet de serre à 2 °C d’ici la fin du siècle. On en est loin. Quatre questions pour mieux comprendre ce qui va se jouer dans les dix prochains jours au Qatar.

CE LUNDI 26 NOVEMBRE, s’ouvre à Doha (Qatar), la 18e conférence des 193 États signataires de la convention internationale sur le changement climatique (COP), et la huitième conférence des États signataires du protocole de Kyoto. Le but est de limiter la hausse des températures dues aux émissions de gaz à effet de serre à 2 °C d’ici la fin du siècle. On en est très loin. Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), 50,1 milliards de tonnes de CO2 ont été émises en 2010, soit 20 % de plus qu’en 2000.

Sur cette tendance, les émissions seront de 58 milliards de tonnes en 2020. Or, il ne faudrait pas dépasser 44 milliards à cette date pour atteindre cet objectif. Le monde est aujourd’hui sur une trajectoire de 3 à 5 °C de hausse d’ici la fin du siècle. Il est urgent d’agir. Et pourtant, les négociations internationales s’enlisent.

Que reste-il du protocole de Kyoto ? 

Adopté en 1997, entré en vigueur en 2005, le protocole de Kyoto assigne aux États développés des objectifs contraignants de réduction des émissions des gaz à effet de serre (CO2, méthane, HFC, PFC, N2O, SF6): elles devaient diminuer sur la période 2008-2012 par rapport à ce qu’elles étaient en 1990. Ainsi, l’objectif assigné à la France était une stabilisation des émissions. On a fait mieux que ça, puisqu’en 2011 elles étaient plus basses de 8,1 %. Le protocole prend fin au 31 décembre prochain. À Doha, on va discuter de la deuxième phase du protocole. Seules l’Union européenne et l’Australie ont annoncé à ce jour vouloir prolonger cet accord. Le Canada s’en est retiré, les États-Unis n’ont jamais adhéré, la Russie s’interroge, le Japon a renoncé à ses objectifs du fait de la fermeture de ses centrales nucléaires à la suite de l’accident de Fukushima.

Quels outils pour le protocole de Kyoto ? 

Ils sont en très mauvais état. Le marché d’émissions de gaz à effet de serre qui permet de vendre et d’acheter des tonnes de CO2 entre états industriels est complètement déprimé. Les États ont accordé à leurs entreprises des quotas trop élevés et la crise économique a fortement réduit la production de biens et donc les émissions. Le marché est noyé par une offre trop abondante. À 7 euros la tonne, il n’est pas intéressant d’investir dans des technologies propres. Pour la même raison, la mise en œuvre conjointe (MOC, les investissements dans des technologies décarbonnées entre pays développés) et les mécanismes de développement propre (MDP, les investissements en direction des pays en voie de développement) pâtissent eux aussi de la faible valeur accordée à la tonne de CO2.

Pour faire remonter les cours, l’Union européenne propose de retirer 900 millions de tonnes de quota des huit milliards qui devraient être distribuées aux industriels européens entre 2013 et 2020. Sur cette question, l’attitude des États-Unis à Doha sera particulièrement suivie. L’entrée du deuxième émetteur de CO2 dans ce marché changerait fondamentalement la donne.

Quel soutien aux pays émergents ? 

Les pays en voie de développement demandent aux pays riches de les aider à s’adapter au réchauffement climatique dont ils seront les premières victimes. De 2010 à 2012, la communauté internationale s’est engagée à dépenser 23 milliards d’euros par an sur ces projets. Un peu plus de 12 milliards seulement ont été effectivement versés. Les sources de financements à long terme restent à déterminer.  Fonds verts, financement de la lutte contre la déforestation, taxes internationales sur les transactions financières, taxes sur le baril de pétrole : le groupe d’experts lancé par Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU, a identifié des mécanismes innovants de financements qui pourraient permettre d’atteindre l’objectif de 77 milliards d’euros (100 milliards de dollars) par an en 2020. À Doha, les 16 membres du comité d’aide à l’adaptation des pays les plus vulnérables (et notamment les états îliens du Pacifique et de l’Indien) vont être nommés.

À quoi sert la plateforme de Durban ? 

En 2011 à Durban (Afrique du sud), la 17e COP a décidé de la mise en place d’un protocole élargi à tous les États de la Terre et non plus aux seuls développés comme dans le protocole de Kyoto. Les États ont jusqu’à 2015 pour s’entendre sur les engagements de chacun, le nouveau protocole entrant alors en vigueur en 2020. À Doha, les travaux vont porter sur la mise en place de ce marché mondial des émissions. Mais 2020, c’est bien tard…

Loïc Chauveau │ Sciences et Avenir │ 26/11/12

http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/nature-environnement/20121126.OBS0499/rechauffement-climatique-les-enjeux-de-la-conference-de-doha.html 


Le renouveau du charbon américain

Pourquoi les Etats-Unis et la Chine sont si bien dotés.

Lorsqu’on pense aux vastes étendues de prairies humides des Everglades de Floride, aux zones humides riches en tourbe du marais d’Okefenokee en Georgie ou au delta de l’Amazone, le charbon n’est pas la première chose qui vienne à l’esprit. Ces paysages sont pourtant l’héritage d’immenses mers intérieures anciennes et de marécages tropicaux denses qui se sont transformés pour constituer les gisements de charbon actuels. La plus grande partie du charbon mondial date de l’ère carbonifère, il y a quelque 318 millions d’année, et contient des matières végétales et des fossiles datant d’une époque antérieure à celle des dinosaures.

CHARBON_extraction.jpgLe charbon est le super caillou de l’Amérique. Parce qu’il se consume très lentement, c’est une source d’énergie plus efficace que d’autres combustibles fossiles. Et les Etats-Unis sont naturellement bien pourvus dans ce domaine—25% des réserves de charbon mondiales gisent à l’intérieur de nos frontières. Le charbon constitue la principale source d’électricité dans le monde, et au cours des dix dernières années, il a pourvu à la moitié de l’augmentation de la demande d’énergie mondiale, augmentation encore plus rapide que celle des énergies renouvelables.

Aujourd’hui, c’est l’un des combustibles les plus convoités.

Mais le charbon a un côté sombre. Il produit plus de gaz carbonique en brûlant que les autres combustibles fossiles, et contribue de façon disproportionnée au réchauffement climatique. Son coût écologique est énorme, et va de l’exploitation minière de la cime des montagnes à la pollution de l’air en passant par la contamination par les cendres.

Les exportations de charbon des États-Unis cette année devraient atteindre 125 millions de tonnes, pulvérisant le record précédent de 113 millions de tonnes établi en 1981. Et selon le World Energy Council, la consommation de charbon mondiale devrait augmenter de 60% d’ici 2030, dont 97% par les pays en développement. Pour comprendre les conflits autour du charbon, il est utile de regarder en arrière et de jeter un œil à la manière dont nous avons obtenu cette ressource contestée. Les deux principaux ingrédients du charbon sont la tourbe et le temps. La décomposition des matières végétales et les sédiments se sont accumulés dans de larges bassins de la croûte terrestre pour former la tourbe. Pendant des millions d’années, des couches de tourbe molle se sont superposées dans des bassins sédimentaires et ont été ensevelies sous des sédiments qui s’y accumulaient petit à petit, déposés par les eaux de pluie ou le vent, par exemple. Avec le temps, le bassin sédimentaire s’est enfoncé sous la surface de la Terre. En fonction des forces tectoniques, comme la stabilité de la croûte terrestre de la région ou la surrection des chaînes de montagne, les tourbières finissaient soit profondément enfouies sous la terre, soit plus près de la surface. A mesure que les sédiments se compactaient sous la pression, l’eau était extraite de la tourbe, qui était cuite par la chaleur naturelle du noyau de la terre, ce qui débouchait sur la formation de charbon. Ce processus se nomme la carbonisation.

Peter Warwick, de la U.S. Geological Survey, explique la carbonisation en évoquant l’image de Superman serrant dans sa main un morceau de charbon pour fabriquer un diamant: «Le concept est le même. Vous devez compacter et compresser cette tourbe pour former du charbon». Le charbon n’est en fait que du «carbone concentré».

Les Etats-Unis ont connu trois périodes majeures de formation du charbon: le pennsylvanien (il y 318-299 millions d’années), où se sont formés les gisements de charbon des Appalaches, le crétacé (il y a 145-65 millions d’années), où s’est formé le charbon dans le Colorado, l’Utah et au Nouveau Mexique; et le début du Paléogène (il y a 65-35 millions d’années), qui a vu la création de grands gisements de charbon dans le Wyoming, le Montana, le Dakota du Nord et le Texas. Pendant ces trois périodes, ce qui est aujourd’hui constitué de terres sèches renfermait de grands lacs et des mers intérieures. Au bord de ces étendues d’eau s’étendaient de chaudes plaines côtières humides, regorgeant de plantes en décomposition. De telles régions n’existent plus mais des endroits comme les littoraux chauds et humides d’Indonésie et certains marais d’Okefenokee accumulent aujourd’hui de la tourbe, explique Warwick.

Lors de périodes géologiques antérieures, le niveau de la mer était bien supérieur à celui d’aujourd’hui. Les États-Unis s’étendent sur une partie de continent qui fut immergé pendant les principales périodes de formation du charbon, ce qui a mené à la création de vastes plaines littorales où la tourbe a pu s’accumuler, expose Warwick. «Ajoutez-y un climat chaud, et tout cela a contribué à notre richesse carbonifère», ajoute Warwick. Les Etats-Unis ont eu de la chance. D’autres continents n’ont pas réuni toutes ces conditions à la même époque, la conservation de la tourbe et du charbon n’y a donc pas été aussi efficace.

coal out renewables in web.inlineLes Appalaches et le bassin de l’Illinois renferment certains des plus anciens et des plus vastes gisements de charbon. Dans ces sites, on trouve le charbon sous forme de filons à plusieurs dizaines de mètres sous la surface, et il est extrait dans des tunnels souterrains ou dans des mines à ciel ouvert, parce qu’il est profondément enfoui. Ce charbon que l’on trouve à l’est du Mississippi est principalement dense et de rang élevé. Il est qualifié de bitumineux, et contient jusqu’à 85% de carbone. Le nord-est de la Pennsylvanie renferme de petits gisements du charbon le plus dur et au rang le plus élevé de la terre, appelé anthracite, contenant jusqu’à 98% de carbone.

Le charbon occidental est plus jeune et totalement différent. Il est bien plus tendre, est appelé sub-bitumineux, et contient moins de 45% de carbone. Presque la moitié des réserves des États-Unis est constituée de charbon sub-bitumineux, et la plupart est située en couches épaisses près de la surface. Si le charbon sub-bitumineux a un pouvoir énergétique plus bas que le charbon bitumineux, il est exploité en grandes quantités à bas prix, ce qui en fait une source d’énergie peu onéreuse. Dans le Wyoming, le Powder River Basin, étendue de mines à ciel ouvert, a produit 40% de tout le charbon extrait aux Etats-Unis en 2011. La combustion de ce charbon émet moins de dioxyde de soufre, mais les centrales ont besoin d’en brûler 50% de plus pour atteindre l’équivalent énergétique du charbon de l’Est.

En 2011, les États-Unis disposaient de 259 milliards de tonnes de réserves de charbon récupérables connues, plus qu’aucun autre pays. Mais les États-Unis utilisent moins de charbon eux-mêmes, le secteur se réduit donc, même alors que les exportations augmentent. Si les discours de la campagne électorale passée se sont concentrés sur les pertes d’emplois liés au charbon dans le centre des Appalaches, toute une variété de facteurs jouent un rôle dans le processus actuel. Son long et lent déclin n’a pas grand-chose à voir avec les incitations économiques ou les régulations évoquées dans les discours politiques. Le gaz naturel à des prix défiant toute concurrence a réduit la consommation de charbon dans certaines régions. Au cours des quatre prochaines années, la fermeture de 175 petites centrales à charbon vieillissantes et moins efficaces (représentant 8,5% de la capacité américaine totale issue du charbon) est programmée. Ces centrales sont principalement situées dans le nord-est des États-Unis et dans la vallée de la rivière Ohio.

En Chine et en Inde, les centrales à charbon poussent comme des champignons. En Europe, et surtout en Allemagne, qui abandonne l’énergie nucléaire, le charbon est en plein renouveau car c’est une énergie de substitution moins chère que le gaz naturel. Pour comprendre les conflits autour du charbon, il est utile de regarder en arrière et de jeter un œil à la manière dont nous avons obtenu cette ressource contestée. Les deux principaux ingrédients du charbon sont la tourbe et le temps. La décomposition des matières végétales et les sédiments se sont accumulés dans de larges bassins de la croûte terrestre pour former la tourbe. Pendant des millions d’années, des couches de tourbe molle se sont superposées dans des bassins sédimentaires et ont été ensevelies sous des sédiments qui s’y accumulaient petit à petit, déposés par les eaux de pluie ou le vent, par exemple. Avec le temps, le bassin sédimentaire s’est enfoncé sous la surface de la Terre.

En fonction des forces tectoniques, comme la stabilité de la croûte terrestre de la région ou la surrection des chaînes de montagne, les tourbières finissaient soit profondément enfouies sous la terre, soit plus près de la surface. A mesure que les sédiments se compactaient sous la pression, l’eau était extraite de la tourbe, qui était cuite par la chaleur naturelle du noyau de la terre, ce qui débouchait sur la formation de charbon. Ce processus se nomme la carbonisation. Peter Warwick, de la U.S. Geological Survey, explique la carbonisation en évoquant l’image de Superman serrant dans sa main un morceau de charbon pour fabriquer un diamant: «Le concept est le même. Vous devez compacter et compresser cette tourbe pour former du charbon». Le charbon n’est en fait que du «carbone concentré».

Les Etats-Unis ont connu trois périodes majeures de formation du charbon: le pennsylvanien (il y 318-299 millions d’années), où se sont formés les gisements de charbon des Appalaches, le crétacé (il y a 145-65 millions d’années), où s’est formé le charbon dans le Colorado, l’Utah et au Nouveau Mexique; et le début du Paléogène (il y a 65-35 millions d’années), qui a vu la création de grands gisements de charbon dans le Wyoming, le Montana, le Dakota du Nord et le Texas.

Pendant ces trois périodes, ce qui est aujourd’hui constitué de terres sèches renfermait de grands lacs et des mers intérieures. Au bord de ces étendues d’eau s’étendaient de chaudes plaines côtières humides, regorgeant de plantes en décomposition. De telles régions n’existent plus mais des endroits comme les littoraux chauds et humides d’Indonésie et certains marais d’Okefenokee accumulent aujourd’hui de la tourbe, explique Warwick. Lors de périodes géologiques antérieures, le niveau de la mer était bien supérieur à celui d’aujourd’hui. Les États-Unis s’étendent sur une partie de continent qui fut immergé pendant les principales périodes de formation du charbon, ce qui a mené à la création de vastes plaines littorales où la tourbe a pu s’accumuler, expose Warwick. «Ajoutez-y un climat chaud, et tout cela a contribué à notre richesse carbonifère», ajoute Warwick. Les Etats-Unis ont eu de la chance. D’autres continents n’ont pas réuni toutes ces conditions à la même époque, la conservation de la tourbe et du charbon n’y a donc pas été aussi efficace.

CHARBON PRODUCTIONLes Appalaches et le bassin de l’Illinois renferment certains des plus anciens et des plus vastes gisements de charbon. Dans ces sites, on trouve le charbon sous forme de filons à plusieurs dizaines de mètres sous la surface, et il est extrait dans des tunnels souterrains ou dans des mines à ciel ouvert, parce qu’il est profondément enfoui.  Ce charbon que l’on trouve à l’est du Mississippi est principalement dense et de rang élevé. Il est qualifié de bitumineux, et contient jusqu’à 85% de carbone. Le nord-est de la Pennsylvanie renferme de petits gisements du charbon le plus dur et au rang le plus élevé de la terre, appelé anthracite, contenant jusqu’à 98% de carbone. Le charbon occidental est plus jeune et totalement différent. Il est bien plus tendre, est appelé sub-bitumineux, et contient moins de 45% de carbone. Presque la moitié des réserves des États-Unis est constituée de charbon sub-bitumineux, et la plupart est située en couches épaisses près de la surface. Si le charbon sub-bitumineux a un pouvoir énergétique plus bas que le charbon bitumineux, il est exploité en grandes quantités à bas prix, ce qui en fait une source d’énergie peu onéreuse. Dans le Wyoming, le Powder River Basin, étendue de mines à ciel ouvert, a produit 40% de tout le charbon extrait aux Etats-Unis en 2011. La combustion de ce charbon émet moins de dioxyde de soufre, mais les centrales ont besoin d’en brûler 50% de plus pour atteindre l’équivalent énergétique du charbon de l’Est.

En 2011, les États-Unis disposaient de 259 milliards de tonnes de réserves de charbon récupérables connues, plus qu’aucun autre pays. Mais les États-Unis utilisent moins de charbon eux-mêmes, le secteur se réduit donc, même alors que les exportations augmentent. Si les discours de la campagne électorale passée se sont concentrés sur les pertes d’emplois liés au charbon dans le centre des Appalaches, toute une variété de facteurs jouent un rôle dans le processus actuel. Son long et lent déclin n’a pas grand-chose à voir avec les incitations économiques ou les régulations évoquées dans les discours politiques. Le gaz naturel à des prix défiant toute concurrence a réduit la consommation de charbon dans certaines régions. Au cours des quatre prochaines années, la fermeture de 175 petites centrales à charbon vieillissantes et moins efficaces (représentant 8,5% de la capacité américaine totale issue du charbon) est programmée. Ces centrales sont principalement situées dans le nord-est des États-Unis et dans la vallée de la rivière Ohio. En Chine et en Inde, les centrales à charbon poussent comme des champignons. En Europe, et surtout en Allemagne, qui abandonne l’énergie nucléaire, le charbon est en plein renouveau car c’est une énergie de substitution moins chère que le gaz naturel. 

http://www.slate.fr/story/65305/charbon-renouveau-americain-chine


Consommateurs et ONG plaident pour une « étiquette verte »

etiquette_indice_carbone.jpg

Copyright Reuters

Sept associations de consommateurs et la fédération France Nature Environnement (FNE) ont plaidé lundi pour une généralisation de l'affichage environnemental permettant d'orienter les acheteurs vers les produits moins polluants et moins néfastes pour le climat. Les associations étaient reçues lundi au ministère de l'Ecologie pour remettre leurs évaluations sur l'expérimentation de cet étiquetage "vert", concept issu du Grenelle de l'environnement qui a été testé entre juillet 2011 et l'été 2012 par plus de 160 entreprises volontaires. Emissions de CO2, impacts sur la qualité de l'eau ou de l'air, épuisement des ressources: l'affichage testé était "multi-critères" dans différents secteurs (agroalimentaire, habillement, distribution, ameublement...) et avec différents types d'affichage (uniquement en ligne, en magasin, sur l'emballage).

Un affichage indispensable sur le produit ou le lieu de vente

Au terme de cette expérimentation, sept associations de consommateurs, dont l'Unaf (Union nationale des associations familiales), Familles de France ou Familles rurales, préconisent "la généralisation de cet affichage » à condition qu’il se trouve sur le produit ou sur le lieu de vente. Elles insistent aussi sur un "vocabulaire simple" et une présentation-type.

Pour France Nature Environnement (FNE, 3.000 associations), qui a mené sa propre évaluation, "l'expérimentation a permis de prouver la faisabilité de la démarche, quels que soient le secteur et la taille des entreprises". "Pour limiter l'impact de la consommation sur l'environnement, il faut maintenant amplifier la démarche", plaide FNE, qui a enquêté dans une trentaine de magasins et autant de sites internet.

Les entreprises qui se sont prêtées à l'expérience doivent l'évaluer

Les entreprises doivent encore remettre leur propre évaluation de cette expérimentation, ont précisé à l'AFP des représentations des associations. Après la remise de ces différentes évaluations, un rapport définitif doit ensuite être transmis au Parlement avant une éventuelle généralisation. latribune.fr | 26/11/2012, 18:39 - 249 mots

http://www.latribune.fr/green-business/l-actualite/20121126trib000733362/consommateurs-et-ong-plaident-pour-une-etiquette-verte-.html


Brèves

  • Electricité : les énergies vertes vont faire grimper la facture

Le soutien aux énergies vertes devrait coûter 3 milliards d'euros en 2013. Ces charges ne seront pas totalement couvertes par les factures d'électricité.

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0202410637409-la-facture-d-electricite-devrait-fortement-s-alourdir-514392.php

  • Pétrole : ConocoPhillips jette l'éponge sur Kashagan

Le groupe pétrolier américain a annoncé la cession de ses 8,4 % dans le gisement géant du Kazakhstan au pétrolier indien ONGC Videsh, pour 5 milliards de dollars.

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0202411425725-petrole-conocophillips-jette-l-eponge-sur-kashagan-514436.php

  •   Haro allemand sur les objectifs européens de réductions de CO2

La fédération automobile allemande VDA oeuvre en coulisse pour modifier l'objectif de la Commission européenne, qui souhaite que les voitures neuves n'émettent en moyenne que 95 grammes de CO2 par kilomètre à partir de 2020.

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/auto-transport/actu/0202410241949-haro-allemand-sur-les-objectifs-europeens-de-reductions-de-co2-514410.php

  •   Le fonds libyen d'investissement dément s'intéresser à PétropluS

26 novembre 2012 à 16:57

http://www.liberation.fr/economie/2012/11/26/le-fonds-libyen-d-investissement-dement-s-interesser-a-petroplus_863135


©  tous droits réservés, danièle favari.

Reproduction interdite sauf accord de l’auteur, ou établissement d’un lien preformaté.

nongazdeschisteinfos@gmail.com

https://twitter.com/#!/daniele_favari

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article