Les enjeux du gaz de la discorde
LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET AUX MEMBRES DU GOUVERNEMENT
Objet : Hydrocarbures non conventionnels
Monsieur le Président,
A la suite de la constitution du nouveau gouvernement, nous souhaitons au titre de notre association (l’Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole), qui rassemble plus de 1700 professionnels actifs et retraités de l’industrie pétrolière, attirer votre attention sur le sujet aujourd’hui « tabou » des hydrocarbures non conventionnels (HNC).
Les HNC, plus spécialement le « gaz de schiste », ont en effet été l’objet d’une campagne de dénigrement sans précédent orchestrée par certaines personnalités avec l’aide d’un film dit « documentaire », « Gasland » de l’américain Josh Fox. Cette campagne a été reprise par un certain nombre de collectifs, avec l’appui de médias plus soucieux de sensationnel que d’exactitude technique. Les politiques de tous bords ont suivi le mouvement sans malheureusement écouter les avis des personnes compétentes, ce qui a conduit à la loi interdisant la « fracturation hydraulique » et à l’annulation de plusieurs permis de recherche dont les titulaires ont d’ailleurs déposé un recours.
Nous souhaitons en premier lieu attirer votre attention sur l’aspect technique de l’exploitation de ces HNC :
Les HNC sont des hydrocarbures identiques à ceux qui sont exploités à ce jour : la seule différence étant qu’ils sont restés dans leur matrice d’origine (les roches-mères), alors que les conventionnels ont été expulsés de cette matrice et se sont retrouvés dans des pièges stratigraphiques.
Les techniques de forage pour accéder à ces roches mères sont les mêmes que celles qui se pratiquent depuis des décennies : il y a eu plus de 6000 puits forés en France sans incident notoire, en particulier sans pollution des nappes phréatiques qui sont traversées et isolées au cours de ces forages.
C’est la technique d’exploitation qui diffère puisqu’il est nécessaire de fissurer ces roches afin de créer une micro-perméabilité qui permettra au fluide de s’écouler : c’est ce que nous appelons la stimulation hydraulique (la « fracturation » dans le langage commun).
La stimulation hydraulique est une technique ancienne systématiquement utilisée dans certains réservoirs « conventionnels ». Elle est donc bien maîtrisée.
Ce qui fait la différence dans le cas des HNC, c’est le fait de son utilisation sur une plus grande échelle.
Le fluide de stimulation est essentiellement composé d’eau (plus de 99%) : il en faut certes des quantités importantes, variables d’un puits à l’autre, mais :
La consommation d’eau est ponctuelle et non permanente
Une bonne partie de cette eau est récupérée et traitée (notre législation est très stricte en ce domaine) et peut être réutilisée.
Il ne peut être question de prélever cette ressource au détriment de besoins prioritaires (agricoles par exemple).
Elle représente une infime portion de ce qui est utilisé industriellement ou même pour des besoins moins nobles comme le lavage des véhicules.
Les additifs, présentés comme hautement toxiques et en quantités phénoménales, ne sont que des produits d’une utilisation courante dans notre vie quotidienne (alimentation, cosmétiques, produits ménagers) ; ils sont en nombre très limité (une douzaine environ) et la profession n’a rien à cacher à leur sujet.
Le « mitage » du territoire que présente le film Gasland a pour origine la loi nord-américaine où le propriétaire du sol est aussi propriétaire du sous-sol, ce qui incite chaque propriétaire à avoir un puits sur son terrain. Ceci n’existe pas en France et la profession sait depuis longtemps forer un grand nombre de puits à partir d’une empreinte au sol réduite.
On sait également depuis longtemps minimiser les nuisances occasionnées lors du forage : de nombreux puits ont été forés en France en zone urbaine ou péri-urbaine sans que les riverains en soient sérieusement incommodés. Ces nuisances sont de plus très limitées dans le temps et la production en elle-même n’en produit aucune.
On peut rappeler que 7 puits ont été forés en plein PARIS, le dernier ayant été exécuté en juillet/août 1999 au Square VERLAINE, par la Société COFOR. Ces forages n’ont donné lieu ni à pollution ni a manifestations de contestation de la part des riverains.
De plus amples détails techniques sont disponibles sur le site internet de notre Amicale (www.foreurs.net).
Cet aspect technique ayant été précisé, nous souhaitons maintenant attirer votre attention sur des considérations socio-économiques.
L’important déficit de notre balance commerciale est dû en grand partie (plus de 65 milliards d’euros) aux importations de pétrole et de gaz : il est inutile d’insister sur l’aspect positif qu’aurait une production nationale.
Le prix du gaz ne cesse d’augmenter en France en raison des contrats passés avec les fournisseurs étrangers, alors qu’une production domestique pèserait sur les prix comme c’est le cas actuellement aux USA.
Les emplois qui pourraient être générés par l’exploitation des HNC sont des emplois nationaux non délocalisables. On sait par l’exemple des USA que cette activité nécessite une main-d’œuvre importante.
Nous avons en France une expertise dans tous les domaines nécessaires à ces travaux et les industriels sont prêts à faire face à un développement de la demande.
C’est essentiellement à ce titre que l’AFMP intervient dans ce débat car elle souhaite que les métiers du forage (dont tous nos adhérents sont ou ont été les acteurs) retrouvent en France une nouvelle période faste : ce sont de magnifiques métiers auxquels nous sommes tous très attachés.
La France est un des derniers pays d’Europe à n’avoir pris en considération que les aspects négatifs de l’exploitation des HNC : ailleurs les travaux avancent et les premières productions sont attendues dès 2014. Nous ne comprenons pas cette frilosité et nous avons peur de voir notre pays prendre du retard en ce domaine.
Nous ne sommes pas des citoyens inconscients des enjeux du réchauffement climatique et de la nécessité de réduire l’utilisation des énergies fossiles, mais :
L’humanité aura encore besoin pendant de nombreuses décennies des hydrocarbures pour certains modes de transport, pour l’industrie chimique, etc.
D’autres pays vont utiliser des HNC et en fournir à bien meilleur marché que les énergies renouvelables pendant de nombreuses années : il faut donc développer les techniques de captage et de stockage du CO² pour limiter les effets négatifs des hydrocarbures.
Certaines énergies renouvelables comme le photovoltaïque et l’éolien sont très consommatrices en ressources naturelles (terres rares) et leur fabrication tend à dépendre d’un seul pays, la Chine : il y a donc un grand risque à leur faire une part trop grande dans notre politique énergétique. De plus, le photovoltaïque comme l’éolien ne présentent aucune garantie de disponibilité immédiate en cas de besoins ponctuels : ils nécessitent donc d’être complémentés par des centrales thermiques fonctionnant généralement au gaz.
Il nous semble aujourd’hui nécessaire de mettre en place des expérimentations pour évaluer les risques liés à l’utilisation des techniques d’extraction des HNC, comme le prévoit la loi votée en juin 2011 (*). Par ailleurs, la poursuite de forages de recherche permettrait d’obtenir une estimation des ressources de notre sous-sol. J’attire votre attention sur le fait que ces programmes d’expérimentation et de recherche ont été préconisés par le Conseil Général de l’Industrie et le Conseil Général de l’Environnement dans un rapport publié en mars dernier.
Pour toutes les raisons que nous venons de vous exposer, nous vous demandons de reconsidérer la question des HNC avec plus de pragmatisme, hors de toute idéologie et sans céder aux inévitables pressions que les détracteurs démagogues ne manqueront pas d’exercer sur vous.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.
Dimanche, 03 Juin 2012 Jean-Claude Rémondet
http://foreurs.net/index.php?option=com_content&view=article&id=506:lettre-au-president-de-la-republique-et-aux-membres-du-gouvernement&catid=18:actualites-amicale&Itemid=59
(*) loi 2011-835 du 13 juillet 2011
RECIDIVE : un appel (presque similaire) était lancé par l’Amicale des Foreurs et des Métiers du pétroleaux candidats des Pyrénées Atlantiques aux élections législatives
Madame / Monsieur
Dans le cadre des élections législatives auxquelles vous êtes candidats, nous souhaitons en tant que professionnels de l’industrie pétrolière, attirer votre attention sur le sujet des hydrocarbures non conventionnels (HNC). Les HNC, plus spécialement le « gaz de schiste », ont en effet été l’objet d’une campagne de dénigrement sans précédent orchestrée par certaines personnalités avec l’aide d’un film dit « documentaire », « Gasland » de l’américain Josh Fox. Cette campagne a été reprise par un certain nombre de collectifs, avec l’appui de médias plus soucieux de sensationnel que d’exactitude technique. Les politiques de tous bords, ont suivi le mouvement sans malheureusement écouter les avis des personnes compétentes, ce qui a conduit à la loi interdisant la « fracturation hydraulique » et à l’annulation de plusieurs permis de recherche dont les titulaires ont d’ailleurs déposé un recours.
Nous souhaitons en premier lieu attirer votre attention sur l’aspect technique de l’exploitation de ces HNC :
1. Les HNC sont des hydrocarbures identiques à ceux qui sont exploités à ce jour : la seule différence étant qu’ils sont restés dans leur matrice d’origine (les roches-mères), alors que les conventionnels ont été expulsés de cette matrice et se sont retrouvés dans des pièges stratigraphiques.
2. Les techniques de forage pour accéder à ces roches mères sont les mêmes que celles qui se pratiquent depuis des décennies : il y a eu environ 6000 puits forés en France sans incident notoire, en particulier sans pollution des nappes phréatiques qui sont traversées et isolées au cours de ces forages.
3. C’est la technique d’exploitation qui diffère puisqu’il est nécessaire de fissurer ces roches afin de créer une micro-perméabilité qui permettra au fluide de s’écouler : c’est ce que nous appelons la stimulation hydraulique (la « fracturation » dans le langage commun).
4. La stimulation hydraulique est une technique ancienne systématiquement utilisée dans certains réservoirs « conventionnels ». Elle est donc bien maîtrisée. Ce qui fait la différence dans le cas des HNC, c’est le fait de son utilisation sur une plus grande échelle.
5. Le fluide de stimulation est essentiellement composé d’eau (plus de 99%) : il en faut certes des quantités importantes, variables d’un puits à l’autre, mais :
a. La consommation d’eau est ponctuelle et non permanente
b. Une bonne partie de cette eau est récupérée et traitée (notre législation est très stricte en ce domaine) et peut être réutilisée.
c. Il ne peut être question de prélever cette ressource au détriment de besoins prioritaires (agricoles par exemple).
d. Elle représente une infime portion de ce qui est utilisé industriellement ou même pour des besoins moins nobles comme le lavage des véhicules.
6. Les additifs, présentés comme hautement toxiques et en quantités phénoménales, ne sont que des produits d’une utilisation courante dans notre vie quotidienne (alimentation, cosmétiques, produits ménagers) ; ils sont en nombre très limité (une douzaine environ) et la profession n’a rien à cacher à leur sujet.
7. Le « mitage » du territoire que présente le film Gasland a pour origine la loi nord-américaine où le propriétaire du sol est aussi propriétaire du sous-sol, ce qui incite chaque propriétaire à avoir un puits sur son terrain. Ceci n’existe pas en France et la profession sait depuis longtemps forer un grand nombre de puits à partir d’une empreinte au sol réduite.
8. On sait également depuis longtemps minimiser les nuisances occasionnées lors du forage : de nombreux puits ont été forés en France en zone urbaine ou périurbaine sans que les riverains en soient sérieusement incommodés. Ces nuisances sont de plus très limitées dans le temps et la production en elle-même n’en produit aucune.
De plus amples détails techniques sont disponibles sur le site internet de notre Amicale (www.foreurs.net). Cet aspect technique ayant été précisé, je souhaite maintenant attirer votre attention sur des considérations socio-économiques.
1. L’important déficit de notre balance commerciale est dû en grand partie (plus de 60 milliards d’euros) aux importations de pétrole et de gaz : il est inutile d’insister sur l’aspect positif qu’aurait une production nationale.
2. Le prix du gaz ne cesse d’augmenter en France en raison des contrats passés avec les fournisseurs étrangers, alors qu’une production domestique pèserait sur les prix comme c’est le cas actuellement aux USA.
3. Les emplois qui pourraient être générés par l’exploitation des HNC sont des emplois nationaux non délocalisables. On sait par l’exemple des USA que cette activité nécessite une main-d’œuvre importante. Nous avons en France une expertise dans tous les domaines nécessaires à ces travaux et les industriels sont prêts à faire face à un développement de la demande. C’est essentiellement à ce titre que l’AFMP intervient dans ce débat car elle souhaite que les métiers du forage retrouvent en France une nouvelle période faste : ce sont de magnifiques métiers auxquels nous sommes tous très attachés.
4. La France est un des derniers pays d’Europe à n’avoir pris en considération que les aspects négatifs de l’exploitation des HNC : ailleurs les travaux avancent et les premières productions sont attendues dès 2014. Nous ne comprenons pas cette frilosité et nous avons peur de voir notre pays prendre du retard en ce domaine.
5. Nous ne sommes pas des citoyens inconscients des enjeux du réchauffement climatique et de la nécessité de réduire l’utilisation des énergies fossiles, mais :
a. L’humanité aura encore besoin pendant de nombreuses décennies des hydrocarbures pour certains modes de transport, pour l’industrie chimique, etc.
b. D’autres pays vont utiliser des HNC et en fournir à bien meilleur marché que les énergies renouvelables pendant de nombreuses années : il faut donc développer les techniques de captage et de stockage du CO² pour limiter les effets négatifs des hydrocarbures.
c. Certaines énergies renouvelables comme le photovoltaïque sont très consommatrices en ressources naturelles, leur fabrication tend à devenir le monopole d’un pays, la Chine : il y a donc un grand risque à leur faire une part trop grande dans notre politique énergétique. De plus, le photovoltaïque comme l’éolien ne présentent aucune garantie de disponibilité immédiate en cas de besoins ponctuels : ils nécessitent donc d’être complémentés par des centrales thermiques fonctionnant au gaz.
Pour toutes les raisons que nous venons d’exposer, nous vous demandons, si vous êtes élu, de considérer la question des HNC avec pragmatisme, hors de toute idéologie et sans céder aux inévitables pressions que des intérêts particuliers ne manqueront pas d’exercer sur vous.
Nous souhaitons que le suffrage populaire des 10 et 17 juin prochains réponde à vos attentes
Amicale des Foreurs et métiers du Pétrole Bordes, 26 mai 2012
Amicale des Foreurs et des Métiers du pétrole - 14, Rue Henri IV 64510 BORDES
Tél : 05 59 53 22 89 - Email : foreurs@orange.fr - Web : www.foreurs.net
Dans le cadre de son assemblée générale annuelle, l’Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole a organisé une conférence – qui s'est tenue le samedi 16 juin 2012 à partir de 14h30 au Palais Beaumont à Pau Amphithéâtre Lamartine à Pau - sur le thème :
Les règles et techniques des forages pétroliers
Les techniques d’exploration des hydrocarbures non conventionnels (gaz de schiste)
Les sujets abordés au cours de cette conférence :
Le cadre juridique des activités d’exploration pétrolière en France par Camille MORIN de la société DRILNET
Les règles de l’art de la profession et les contrôles exercés par l’administration par Jean TAG membre de l'Amicale
Les techniques spécifiques à l’exploration des hydrocarbures non conventionnels (protection des nappes phréatiques, fracturation hydraulique, gestion de l’eau et des déchets, implantation des forages, etc.) par Yann SANNIER membre de l'Amicale
Une analyse critique du film Gasland par Gérard MEDAISKO membre de l'Amicale
Jacques Sallibartant, président de l’Amicale des foreurs et des métiers du pétrole, s’indigne de l’interdiction faite en France d’exploiter les gaz de schiste. Car ils pourraient, selon lui, promouvoir le "produire en France".
"Pour réindustrialiser le pays, il faut une énergie bon marché"
L'Usine Nouvelle - Que veut dire "produire en France" quand on parle d’hydrocarbures ?
Jacques Sallibartant - Il n’y a pratiquement plus d’industrie lourde en France, plus de chimie, plus de sidérurgie, plus de cuir, plus de textile… Pour rouvrir des usines en France, il faut pouvoir les fournir en énergie. Or la France importe aujourd’hui de 65 à 70 milliards d’euros d’hydrocarbures par an. Pour réindustrialiser le pays, il faut une énergie bon marché. Par le passé, nous l’avons eu grâce au programme nucléaire civil. Aujourd’hui, l’exploration des gaz non conventionnels permettrait de se remettre sur le bon chemin.
Ne faut-il pas écouter les craintes des populations et appliquer le principe de précaution ?
Le principe de précaution existe depuis longtemps. Mais jusqu’à maintenant, c’était les acteurs industriels qui l’appliquaient. Depuis qu’il est entré dans la constitution, des politiques en font leur cheval de bataille pour être antitout : anti-hydrocarbures, anti- gaz de schiste, anti-nucléaire… Pour moi, ils sont anti-civilisation et anti-progrès.
Dans les années 50, lorsque l’on a foré les premiers puits à Lacq (Pyrénées-Atlantiques), nous nous sommes retrouvés face à des conditions très difficiles. Le gaz sulfuré était hyper corrosif pour les tubages. Des experts américains conseillaient d’y renoncer. Mais la société nationale des pétroles d'Aquitaine (SNPA) a alors mobilisé l’industrie sidérurgique pour développer un acier résistant. Ce glorieux épisode de notre industrie, qui a permis de produire du gaz pendant cinquante ans, n’aurait pas pu se faire avec le principe de précaution dans sa forme actuelle.
Il faut faire confiance à la science et à l’homme. Il y aura des accidents, c’est inévitable, mais il y aura toujours le maximum de précaution de pris. Un industriel n’ouvre pas une usine pour y tuer les hommes qui vont y travailler !
Que faudrait-il faire pour relancer une éventuelle exploitation des gaz de schiste ?
Il faut attendre la fin de l’élection présidentielle, que les esprits se calment et que les politiques puissent réfléchir. La régulation française sur le forage est contraignante. Preuve en est, il n’y a jamais eu de catastrophe sur le territoire. Mais il faut revoir le code minier. C’est une vieille dame de plus de cent ans qui mérite d’être actualisée à la lumière de l’expérience américaine sur les gaz de schiste. Il va falloir agir vite car après avoir bloqué les gaz de schistes, certains voudraient bloquer les hydrocarbures conventionnels, et notamment les forages exploratoires au large de Marseille et en Guyane. A ce rythme, on est en train de tuer l’industrie ! Par Ludovic Dupin - Publié le 25 avril 2012, à 16h09 © Travis S. - Flickr - C.C.
Pas de lien direct entre la fracturation hydraulique et la contamination des nappes phréatiques
Lundi, 20 Février 2012 Jean-Claude Rémondet [Amicale des Foreurs]
Une étude de l'Institut de l'Énergie de l'Université du Texas à Austin
Février 2012 : blog/
conclut qu'il n'y a pas de lien direct entre la fracturation hydraulique et les contaminations de nappes phréatiques qui ont pu être observées.
Voici la synthèse (en anglais) de cette étude.
UT: No Evidence of Groundwater Contamination from Hydraulic Fracturing
No direct connection has been found between hydraulic fracturing and reports of groundwater contamination, according to a study released Thursday by the Energy Institute at The University of Texas of Austin. The study found that many of the problems linked to hydraulic fracturing are related to common oil and gas drilling operations such as casing failures or poor cement jobs. Researchers also concluded that many reports of contamination can be traced to above-ground split or other mishandling of wastewater produced from shale gas drilling, rather than hydraulic fracturing per se, said Charles "Chip" Groat, an Energy Institute associate director who led the project. "These problems are not unique to hydraulic fracturing," Groat said in a statement. Researchers examined evidence contained in reports of groundwater contamination attributed to hydraulic fracturing in the Barnett, Marcelus and Haynesville shale plays. They also identified regulations related to shale gas development and evaluated individual states' capacity to enforce existing regulations, as well as public perceptions of hydraulic fracturing, as derived from popular media, scientific literature and online surveys. The study found that gas detected in water wells in some shale areas such as the Marcellus could be traced to natural sources and was likely present before shale operations began.
The study also concluded: Although some states have been proactive in overseeing shale gas development, most regulations were written before the widespread use of hydraulic fracturing.
Media coverage of hydraulic fracturing is decidedly negative, and few news reports mention scientific research related to the practice. Overall, surface spills of fracturing fluids pose greater risks to groundwater sources than from hydraulic fracturing itself. The lack of baseline studies in areas of shale gas development makes it difficult to evaluate the long-term, cumulative effects and risks associated with hydraulic fracturing. In April, the institute will begin a detailed case study focusing on claims of groundwater contamination in the Barnett shale. Researchers will study site preparation, drilling, production and handling and disposal of flowback water, and also will identify and document activities not related to shale development that have resulted in water contamination. The quantity of fresh groundwater used in shale development and evaluate ways to reduce the amount of water used also will be examined. A second project under development would include a field and laboratory investigation into whether hydrological connectivity exists between water in the units above and below the shale unit being fractured in the fracturing process; this study also will focus on the Barnett shale. The study's findings were released in Vancouver, British Columbia, at the annual meeting of the American Association for the Advancement of Science.
Le lien suivant propose un commentaire se référant à cette étude, auquel nous souscrivons totalement :
Aucun lien direct n'a été trouvé entre la fracturation hydraulique et la contamination des eaux souterraines, selon une étude publiée par l'Institut de l'énergie de l'Université du Texas d'Austin. L'étude a révélé que bon nombre des problèmes liés à la fracturation hydraulique sont liés à des défaillances de tubages ou des emplois de ciment pauvres. Les chercheurs ont également conclu que de nombreux rapports de contamination peuvent être dus à une mauvaise gestion des eaux usées produites à partir de gaz de schiste, plutôt qu’à la fracturation hydraulique, dit Charles Groat, un des Directeurs de l'Institut de l'énergie associé qui a dirigé le projet . «Ces problèmes ne sont pas uniquement liés à la fracturation hydraulique,". Les chercheurs ont examiné les preuves contenues dans les rapports de contamination des eaux souterraines attribuée à la fracturation hydraulique dans le Barnett, Marcelus et Haynesville. Ils ont également identifié les règlements liés aux gaz de schiste, à son développement et à l'évaluation des différents Etats ainsi que de leur capacité à faire respecter la réglementation en vigueur, de même que la perceptions du public à la fracturation hydraulique. L'étude a révélé que le gaz détecté dans les puits de certaines zones comme le Marcellus Shale pourrait être attribué à des sources naturelles et qu'il y était probablement avant que les opérations de forages ne commence. L'étude a également conclu que bien que certains États aient pris les devants en supervisant le développement du gaz de schiste, la plupart des règlements ont été écrits avant l'utilisation généralisée de la fracturation hydraulique. La couverture médiatique de la fracturation hydraulique est résolument négative, et les rapports de presse font état de la recherche scientifique liée à la pratique. Dans l'ensemble, les déversements en surface de fluides de fracturation posent de plus grands risques que les sources souterraines elles-même. Vu le manque d'études de base dans les zones développant le gaz de schiste, il est difficile d'évaluer les à long terme, les effets cumulatifs et les risques associés à la fracturation hydraulique. En Avril, l'institut va commencer une étude de cas détaillée en se concentrant sur des allégations de pollution des eaux souterraines dans le schiste de Barnett. Les chercheurs étudieront la préparation du site, le forage, la production et la manipulation et l'élimination de l'eau, pour aussi d'identifier et documenter les activités non liées au développement de schiste qui ont abouti à la contamination de l'eau, la quantité d'eau douce souterraine utilisée dans le développement de schiste et d'évaluer des façons de réduire la quantité d'eau utilisée sera également examinée. Un deuxième projet en cours de développement comprend une étude en laboratoire afin de déterminer si la connectivité hydrologique existe entre l'eau dans les unités ci-dessus et en dessous de l'unité de shale fracturée. Les conclusions de l'étude ont été publiées à Vancouver, Colombie-Britannique, lors de la réunion annuelle de l'Association Américaine pour l'Avancement des Sciences. (traduction danièle favari)
ENTRETIEN (très instructif)
Jean-Pierre Leteurtrois, Ingénieur en chef des Mines, a été co-rédacteur du rapport final sur les hydrocarbures de roche-mère à l'Assemblée nationale.
Rapport de la mission coordonnée par Didier Pillet et Jean-Pierre Leteurtrois sur le gaz de schiste : Mission d’inspection sur les gaz et huiles de schiste (rapport final - mars 2012)
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Mission-d-inspection-sur-les-gaz.html
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_provisoire_sans_annexe.pdf
Ce compte-rendu retranscrit les positions et les analyses de Jean-Pierre Leteurtrois sur la question du gaz de schiste. Le but de la mission n’était pas de prendre des décisions ou même d’informer les populations rencontrées sur le gaz de schiste, mais de rester dans une position d’écoute au sens le plus strict du terme, même si des échanges ont pu avoir eu lieu sur le gaz de schiste lors des déplacements des enquêteurs.
1. Les plus extrêmes, les « écolos »
Limités sur le plan numérique, ce sont des « ayatollahs » qui constituent une minorité médiatiquement très visible et radicalement opposée à l’exploitation du gaz de schiste quelle que soit sa forme. Ils ignorent tout du sujet et ne dévient absolument pas de leur ligne de conduite qui est radicale et sans aucune ambiguïté : « Le gaz de schiste, ni ici, ni ailleurs. »
Peuvent être classés dans cette catégorie aussi bien les militants EELV (Europe Ecologie – Les Verts) que les élus locaux et députés verts. Aucun dialogue ne peut être engagé avec ces individus.
2. Les NIMBY (Not In My BackYard)
Ces individus ont dans l’ensemble des positions beaucoup plus modérées que celles des « écolos ». Le spectre des opinions est très large, depuis des sympathisants écolos qui ne sont pas radicalement opposés au dialogue jusqu’à des individus qui sont prêts à affirmer « l’intérêt capital que représente pour la nation le gaz de schiste ». Cependant, tous sont opposés au gaz de schiste pour un ensemble de raisons liées aux nuisances que provoqueraient les infrastructures liées à l’exploitation (ça fait du bruit, les derricks c’est moche et ça bousille le paysage, les camions ça pollue etc). Les NIMBY sont largement influencés par les actions des écolos, actions dont les effets sont décuplés avec la mauvaise image qu’a le gaz de schiste en France et le manque de transparence opéré par les pétroliers [un vrai problème de communication en somme sur lequel Leteurtrois revient dans la suite de l’entretien].
Leteurtrois conclut : « Eux, il suffit de les arroser pour qu’ils se couchent. »
3. Les élus
Les élus locaux sont une catégorie d’individus très importants pour la controverse sur le GDS, car ils ont été très réceptifs aux plaintes des écolos et aux craintes des NIMBY. Face à cette double pression, les élus sont très remontés. Le contexte électoral (on était alors en pleine campagne pour les sénatoriales - en septembre 2011 - sans oublier évidemment la perspective des présidentielles) fait que la mobilisation des élus locaux est massive, et celle-ci se fait contre le gaz de schiste, en relais des écolos et des NIMBY, et ce quelle que soit par ailleurs la sensibilité politique des élus. Leteurtrois raconte alors l’entretien qu’il a eu dans un TGV avec un jeune député PS ardéchois qui a affirmé son opposition au gaz de schiste dès que le sujet commençait à apparaître dans le débat public en France, et ce alors qu’il ignorait tout.
Les intérêts politiques, voire politiciens, ont prévalu sur le reste, les politiques ont pris des décisions sans être informé sur le sujet, ce basant uniquement sur les revendications d’une partie des acteurs locaux opposés au gaz de schiste.
4. Les suiveurs ignorants
Eux constituent la majorité silencieuse, qui éprouve un intérêt tout relatif pour le sujet du gaz de schiste et suit de loin les débats sans s’y investir. Ils ont été largement influencés par le film Gasland qui constitue bien souvent leur seule source d’informations (ou plutôt de désinformation) sur le sujet, et aussi parfois par les quelques accidents qui se sont produits au Québec ou dans l’Etat de Pennsylvanie.
5. Ceux qui savent
Il y a bien sûr certains ingénieurs (même si Leteurtrois confesse lui-même une relative ignorance sur le sujet, étant lui-même spécialiste des questions liées au pétrole), mais ce sont surtout les industriels qui sont vraiment les premiers connaisseurs du sujet. Les seuls à connaître le détail des procédés liés à la fracturation hydraulique ne sont pas tant les pétroliers exploitants (Hess ou Toreador dans le BP) que leurs sous-traitants qui maîtrisent la technique. La fracturation hydraulique est pour eux un secret industriel, une expertise qui leur permet de faire fructifier leur entreprise. Les procédés sont ainsi jalousement gardés et Leteurtrois indique qu’il n’a eu accès qu’avec grand peine (voire sous le manteau) à certains des schémas et blueprints nécessaires à la pleine compréhension du procédé de fracturation hydraulique. Parmi ces sous-traitants, on retrouve des entreprises comme Halliburton ou Schlumberger.
[Le terme blueprint désigne, en anglais, un plan détaillé, ce que l'on appelle en dessin technique un dessin de définition. Le terme, signifiant littéralement « impression en bleu », provient d'un procédé d'imprimerie, la cyanotypie. Ce terme, en tant qu'anglicisme, est utilisé dans certains domaines pour désigner une représentation spatiale d'un objet, selon un ou plusieurs points de vue définis par les standards du dessin industriel (vue de face, de droite, de gauche, de dessus, de dessous, de derrière). Les blueprints sont utilisés, entre autres, par les modeleurs tridimensionnels, afin de sculpter à partir d'une référence, pour respecter l'échelle dudit objet.]
6. Les arrogants
Ce sont les foreurs et les pétroliers (Total, Hess, Toreador, GDF) qui à travers leurs communiqués de presse montrent leur degré de connaissance « nul » sur la question du gaz de schiste. Les pétroliers ont souffert de leur méconnaissance des organigrammes et des administrations locales, en sollicitant souvent au sein des collectivités locales les « mauvais » interlocuteurs parmi les élus locaux. Le décalage entre certains maires et industriels est important, et de multiples incompréhensions et contresens sont faits par les maires sur la base des déclarations des industriels. De plus, les pétroliers sont très dispersés et ont fait preuve d’un manque d’esprit de corps, se livrant à de nombreuses guéguerres au niveau local entre eux.
7. Les scientifiques
On trouve parmi eux les profs d’UFR ; les employés du BRGM, l’IFP – Energies nouvelles et l’INRIS. Ils sont tous unanimes sur un point : la fracturation hydraulique est quelque chose de très dangereux, et qu’il est nécessaire de faire des études. Leur ignorance des procédés techniques derrière la fracturation hydraulique est aussi grande que celles des pétroliers et des industriels. La sous-traitance des procédés liés à la fracturation hydraulique a-t-elle conduit à l’ignorance ? Indéniablement, en tout cas, elle a conduit à la désinformation.
Sur l’historique de la fracturation hydraulique
Ce sont 2 innovations majeures qui ont permis l’exploitation massive du gaz de schiste :
- les forages horizontaux, technique maîtrisée depuis une 15aine et qui est aujourd’hui maîtrisée.
- la fracturation hydraulique qui pratiquée à une échelle massive est maîtrisée depuis moins longtemps.
C’est la combinaison de ces 2 techniques qui a permis l’explosion aux US de l’exploitation du gaz de schiste en 2008, ce qui est à la fois une véritable surprise et une vraie révolution. Il y a 10 ans, les US importaient du pétrole et du gaz / aujourd’hui, les US sont exportateurs de gaz.
Les innovations techniques ne correspondent qu’à la conduction de manière coordonnée de 2 ou 3 techniques déjà connues et maîtrisées, le gaz de schiste en est un bel exemple.
Sur la question des risques liés à l’exploitation du gaz de schiste
Pour le Bassin Parisien et la Région Parisienne : aucun risque.
Les roches mères sont situées à une profondeur de 3000 m, bien en dessous des nappes phréatiques ; il n’existe pas de faille (bassin sédimentaire et terres alluvionnaires limitent les risques d’effondrement dans le Bassin Parisien) ; les techniques d’exploitation sont éprouvées. Dans le Sud (Ardèche, par exemple), la situation est sensiblement différente puisqu’il existe des failles (il s’agit de faire preuve de beaucoup de précaution).
Il a été envisagé un moment de maintenir l’autorisation de la fracturation hydraulique dans le Nord et de l’interdire dans le Sud dans l’attente d’explorations supplémentaires. Les 3 permis de recherche retirés suite à l’interdiction de la fracturation hydraulique correspondent à des installations toutes situées dans le Sud (http://www.france24.com/fr/20111004-trois-permis-recherche-gaz-schiste-abroges-environnement-total-schuepbach-kosciusko-morizet-france).
Les risques inhérents à la fracturation hydraulique, indiscutables, avérés et parfois difficiles à prévenir sont : débordement du puits, cimentation mal faite qui conduit à des fuites, renversement dans la nature des fluides utilisés pour la fracturation hydraulique, accidents du travail inévitables.
Sur la frilosité et l’ignorance des politiques sur la question du gaz de schiste
Le rapport d’informations commandé par les députés (http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i3517.asp) n’a servi à rien puisque la décision en coulisses était en réalité prise bien avant la publication du rapport, ce qui démontre une fois encore les raisons électoralistes qui se cachent derrière l’interdiction du gaz de schiste en France. Le consensus contre les gaz de schiste était total dans les couloirs de l’Assemblée Nationale : « personne n’a défendu l’intérêt général ».
Sur l’impact de l’exploitation du gaz de schiste dans le mix énergétique français
« Formidable connerie ! »
Ce n’est qu’au plan européen voire mondial qu’on peut juger de l’efficacité et de la complémentarité des productions d’énergie de chaque pays, que ce soit pour le nucléaire, le pétrole et le gaz : restreindre la question du mix énergétique à la seule échelle nationale est un non-sens. Le seul avantage que l’exploitation du gaz de schiste pourrait apporter en France est de substituer aux importations les plus chères (celles de gaz liquéfié). Même si le gaz de schiste était exploité en quantité industrielle, il faudrait toujours importer du gaz pour conserver l’équilibre énergétique.
Sur l’estimation des quantités de gaz de schiste présentes en France
Aucune véritable recherche n’a été menée sur le terrain en France. Les estimations sont basées sur les travaux du département de l’Energie US. Dans le Sud, il existe une dizaine de forages sur lesquels sont basées les estimations. Le seul moyen d’évaluer les quantités de gaz de schiste dans le sol en France est d’utiliser le forage vertical et analyser les carottages. Les carottages utilisés pour les estimations en France ont près de 30 ans. Pour que le travail d’évaluation puisse être mené, il faut dans tous les cas refaire le carottage pour s’assurer de l’épaisseur/profondeur des couches de schiste ; et il faut ensuite recourir à la fracturation hydraulique (aujourd’hui interdite en France). Ce travail d’évaluation représente des dépenses considérables avec un retour sur investissement proche de 0 (rien n’est extrait).
Sur la question du code minier :
Distinguer les titres de recherche des titres d’exploitation [c’est le cas]. En France, 61 permis de recherche ont été maintenus suite à l’interdiction du gaz de schiste. En ce qui concerne les titres de recherche, il n’existe aucune opération autorisée qui puisse permettre de toucher à l’environnement. Le processus de recherche est en effet très strict :
- un travail bibliographique très important doit être effectué (avec analyse des anciennes carottes)
- l’étude des données sismiques suit (retravail des résultats antérieurs et nouvelles mesures)
Le coût de ce travail préliminaire est très élevé ; ce n’est seulement après ces étapes, que l’on peut faire un forage pour confirmer les données sismiques et l’analyse des carottes antérieures. Les ¾ du temps, les travaux de recherche sont abandonnés avant le forage.
Sur les relations des pétroliers avec leurs sous-traitants
Le pétrolier doté d’un titre sélectionne ses sous-traitants ; un ingénieur pétrolier coordonne sur site l’ensemble des sous-traitants, qui agissent sous son autorité. Le sous-traitant, au-delà de la promesse de résultats qu’il a donné au pétrolier, n’a aucun engagement (l’expertise qui est la sienne n’est pas transmise au pétrolier).
On estime que la fracturation hydraulique permettrait en France la création de 100 000 emplois et le remboursement de 10% du déficit commercial annuel (soit 5 milliards d’euros par an).
Les pétroliers ont en général plusieurs sous-traitants, un par expertise :
- Forage
- Boueux (boue de forage, utilisée pour s’assurer de l’étanchéité du forage)
- Contrôle (ciment, mesure de l’état de la cimentation du puits)
- Tuyaux de pétrole/gaz
- Fracturation hydraulique
Fracturation hydraulique et géothermie
L’interdiction de la fracturation hydraulique décidée en juillet 2011 ne vaut que pour les exploitations d’huiles et gaz de schiste. La fracturation hydraulique est par ailleurs autorisée pour la géothermie (50 puits dans le Bassin Parisien). Ce sont des quantités de bactéricide et de produits de canalisation qu’on injecte en permanence dans le Bassin Parisien sans que personne ne s’offusque.
http://i-m.co/nijz/newtest/ressources
Par danièle favari (veille juridique des HNG)
e.mail : nongazdeschisteinfos@gmail.com
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