Gaz de schiste : vers l’acceptabilité sociale ?

Publié le par nongazdeschisteinfos

Un pas de plus vers l'acceptabilité sociale a été franchi :

Un récent sondage (voir bulletin précédent) commandité par ecorpStim, une société qui expérimente l’exploitation des gaz de schiste par le propane liquéfié :


eCORP Stimulation Technologies, LLC) a été créée en 2012 :

http://www.ecorpstim.com/fr

eCORP Stimulation Technologies, LLC (“ecorpStim”) développe et met en œuvre des techniques innovantes d’extraction de ressources conventionnelles et non-conventionnelles

pour proposer une technique alternative à la fracturation hydraulique.


ecorp

dit les français favorables aux expérimentations.

SUR LEUR SITE, on trouve le résultat du « Sondage IFOP pour ecorpStim » :

Gaz de schiste : 80 % des français déclarant connaître le sujet favorables à l’expérimentation d’une technologie alternative à la fracturation hydraulique.

Alors que le débat sur la transition énergétique bat son plein et que les polémiques autour de l’extraction du gaz de schiste restent vives, un nouveau sondage IFOP révèle que 80 % des personnes interrogées seraient favorables à l’expérimentation d’une technologie alternative à la fracturation hydraulique qui ne nécessiterait ni eau ni produits chimiques.

Mené par l’IFOP, commandé par la société ecorpStim, ce nouveau sondage sur « les Français et le gaz de schiste » montre notamment que le niveau de connaissance sur le dossier gaz de schiste a sensiblement progressé par rapport à une précédente enquête réalisée en septembre 2012 par l’IFOP. Pas moins de 53 % des Français déclarent ainsi avoir déjà entendu parler du gaz de schiste et savoir de quoi il s’agit (cette proportion était de 44% en 2012).

Le regard porté par l’opinion publique sur le gaz de schiste a également évolué depuis quelques mois. Si les nuisances environnementales liées à la fracturation hydraulique sont toujours évoquées, les retombées positives d’une exploitation du gaz de schiste apparaissent mieux identifiées : 71% estiment que cela permettrait de créer de nombreux emplois et 59% que cela permettrait de limiter la hausse du prix du gaz payé par le consommateur.

Dans un contexte où une part croissante de Français adhèrent à l’idée que l’exploitation du gaz de schiste pourrait s’accompagner de retombées économiques positives, 80 % des personnes déclarant connaître le sujet, seraient favorables à l’expérimentation d’une technologie alternative qui ne nécessiterait ni eau ni produits chimiques. Aux yeux de cette très large majorité de personnes interrogés, cette solution permettrait de bénéficier des avantages sans pâtir des nuisances environnementales.

La société ecorpStim (eCORP Stimulation Technologies, LLC) a été créée en 2012 pour proposer, notamment aux pays européens et aux pays qui disposent de faibles ressources en eau, des technologies alternatives à la fracturation hydraulique, à base de propane pur et sans utilisation de produits chimiques.
La technologie de stimulation au propane pur est la première technologie propre opérationnelle permettant d’extraire du gaz de schiste avec un très faible impact sur l’environnement.

ecorpStim a procédé à sa première opération de stimulation propane pur dans le bassin d’Eagle Ford aux Etats Unis. Cette expérimentation terrain s’inscrit dans la série d’efforts d’ecorpStim pour faire avancer l’exploitation du gaz de schiste de manière durable et avec un impact minimal sur l’environnement.

Méthodologie du sondage
Etude réalisée pour : ecorpStim
Echantillon : Echantillon de 1508 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Mode de recueil : Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing).
Dates de terrain : Du 28 février au 1er mars 2013

Contacts presse : Nadège Chapelin, H&B Communication, Tel: +33 (0)1 58 18 32 45 – GSM: +33 (0)6 82 92 94 42
Email: n.chapelin@hbcommunication.fr

IFOP : Jérôme Fourquet, 01 45 84 14 44 : jerome.fourquet@ifop.com


Les résultats du sondage, repris dans un article de France24 : 

http://www.france24.com/fr/20130327-gaz-schiste-francais-plutot-ouverts-a-forages-experimentaux


démontrent qu'une majorité des Français (58%) affirme :

-  savoir ce qu'est le gaz de schiste ;

- se dire favorables à des forages visant uniquement à évaluer les ressources présentes dans le sous-sol en France. 

Il a choisi de ne retenir que les 53% des personnes interrogées disant avoir entendu parler des gaz de schiste et savoir de quoi il s'agit. Interrogés sur leur position sur une éventuelle autorisation de forages mais uniquement dans un but de recherche scientifique pour évaluer les ressources en gaz de schiste présentes en France, 25% de ces personnes se disent tout à fait favorables et 33% plutôt favorables, selon l'étude, ils sont 80% (40% tout à fait favorables, 40% plutôt favorables) à être favorables à ce que cette technologie soit testée à titre expérimental en France, contre 13% plutôt opposés et 7% tout à fait opposés. Le sondage, réalisé du 28 février au 1er mars 2013 auprès de 1.508 personnes, a été commandité par ecorpStim, une entreprise qui propose une technologie injectant du propane et non de l'eau pour extraire le gaz de schiste.

Sans remettre en cause les résultats de ce sondage, il faut rappeler que, selon une précédente étude réalisée en août 2012 par l’Ifop pour le journal « Le Monde » :


http://www.ifop.fr/media/poll/1976-1-study_file.pdf


 sur un échantillon de 2004 personnes interviewés par questionnaire en ligne (représentatif de  la population française âgée de 18 ans et plus), 84% d’entre elles avaient entendu parler du gaz de schiste et 44% savaient de quoi il s’agissait.

60% d’entre elles considéraient que l’exploitation du gaz de schiste contribuait à la pollution des nappes phréatiques,  86% d’entre elles considéraient que l’exploitation du gaz de schiste était une technique mal  maîtrisée, bien que 67% d’entre elles considéraient que les ressources en France étaient importantes.

"C’est par son article 2 que la loi n° 2011-835 du 13 juillet 2011 autorisait  la mise en œuvre des expérimentations, réalisées à seules fins de recherche scientifique, mais ladite Commission – à l’exception des membres de droit et de deux parlementaires – n’a pas été mise en place par le Gouvernement. Par contre, le Sénat a saisi l’OPESCT (l'Office Parlementaire d'évaluation des choix scientifiques  dont l'étude de faisabilité a été, examinée ce 31 janvier 2013 et dont le rapport d’étape sera rendu public en mai prochain."


EN SAVOIR PLUS : Etude de faisabilité d'un rapport relatif aux. « Techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste»

http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-oecst/faisabilite_hydrocarbures_non_conventionnels.pdf


En ce qui concerne la technique de la fracturation au propane liquéfié, il faut se rappeler que le propane est extrêmement inflammable et explosif en présence d’air en bonne concentration en dioxygène et,  comme l’a dit Roland Vially (chef de projet Évaluation des ressources et des réserves au sein de l’Institut français du pétrole et énergies nouvelles (IFPEN)), dans "Le Figaro" car «cela n’en fait pas pour autant une option incontournable ; le processus nécessitant toujours des additifs»

"Au-delà de cette technique, et quelque soit la technique employée, les dommages causés par l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste seront irréversibles et la migration du méthane en raison de fissures (fractures naturelles ou créées) dans les formations rocheuses pendant et postérieurement à la phase d’exploration ou d’exploitation fait perdurer le risque de la contamination des nappes phréatiques.

Quant aux gisements – estimés à 5.100 milliards de m3 (Tm3) pour la France - chacun s’accorde à dire qu’ils sont surévalués et en Pologne, les prévisions estimées par l’Institut géologique polonais ont d'ailleurs été revues à la baisse avec un potentiel de 346 à 768 milliards de mètres cubes, sur la base de 40 puits exploratoires, au point que le géant EXXON-MOBIL :


http://www.usinenouvelle.com/article/gaz-de-schiste-exxonmobil-quitte-la-pologne.N176827


a abandonné ses puits non-rentables pour cause de quantités commercialement non exploitables de gaz de schiste, selon les déclarations de son porte-parole Adam Kopysc, dans le quotidien "Gazeta Wyborcza".

Alors, un nouveau pas a-t-il été franchi pour l’acceptabilité sociale des gaz de schiste ? En tout cas, les moyens mis en œuvre augurent de l’importance qu’elle revêt et font craindre qu’une majorité de français,  croyant avoir bien analysé le problème, sous-estiment les dommages environnementaux dont l’exploitation peut être qualifiée de « criminelle ».


Je dois ajouter que j’ai proposé – comme je l’ai fait précédemment – de réagir dans Terraeco mais il m’a été répondu que « Malheureusement, je ne suis pas sûr qu'il soit utile de commenter ce sondage, je crains que l'on brouille le message pour nos lecteurs. » Les lobbies ont donc de beaux jours devant eux.

Danièle Favari, Juriste en droit et droit européen de l’environnement,

Invitée comme expert du Parlement Européen à l’atelier sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans l'Union européenne et son impact sur l'environnement et la politique énergétique du Parlement Européen.


Tunisie - «la technologie d'exploitation du gaz de schiste est un vrai crime»

Le Groupe d'intelligence économique et scientifique de Tunisie a proposé d'élaborer un document, intitulé "la déclaration de Kairouan', aux termes du Forum social mondial, pour revendiquer l'abandon de tout projet d'exploration ou d'exploitation de gaz de schiste en Tunisie. Le groupe a organisé, mercredi à Tunis, une conférence sur le thème «la technologie d'exploitation du gaz de schiste est un vrai crime», dans le cadre du «FSM-2013» (du 23 au 30 mars 2013). Intervenant à la conférence, M. Hedy Ali, docteur ingénieur en énergie, a indiqué que "la technique de fracturation hydro-chimique appliquée pour l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste a des répercussions graves et irréversibles, sur les ressources naturelles (eau, pétrole, minesà), les animaux et les êtres humains (apparition de malformations). C'est une technique criminelle qui ne doit pas être appliquée en Tunisie".
Le chercheur a fait savoir que cette technique a été rejetée par plusieurs pays du monde, dont notamment la France, l'Allemagne, le Canada et l'Autriche.  M. Ali a toutefois, estimé que "le gaz de schiste pourrait être une véritable richesse pour le monde, y compris la Tunisie, mais à condition de découvrir une autre technique d'exploitation saine et respectueuse de l'environnement et des êtres vivants".
De son côté, M. Mohamed Balghouthi, consultant en stratégie et intelligence économique, a fait savoir que "les grandes firmes multinationales tiennent à promouvoir cette technologie dans la région de l'Afrique du nord,afin de l'imposer par la suite comme un moyen de monopolisation du marché". En Tunisie, le gaz de schiste a été identifié, selon lui, dans les régions de Chott El Jerid, Kairouan, El Jem, Kasserine, Thala, Ghédames.

http://www.maghrebemergent.info/actualite/fil-maghreb/22610-tunisie-lla-technologie-dexploitation-du-gaz-de-schiste-est-un-vrai-crimer.html


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