Haro sur le gaz de schiste 1/2 !

Publié le par nongazdeschisteinfos

La fracture idéologique autour de la fracturation hydraulique par Gérard Medaisko, Géologue-conseil, Docteur-ès-Sciences, ancien conseiller technique en exploration pétrolière du Secrétariat Général des Nations Unies :

ENVIRONNEMENT - Jeudi 29 novembre s'ouvrait le grand débat sur la transition énergétique, sous l'égide de la Ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie Delphine Batho, pour s'achever à l'été sur des recommandations au Gouvernement afin de préparer un projet de loi de programmation énergétique. Cette consultation démarre au moment même où l'hiver vient et où les français s'attendent encore à une facture d'énergie salée. On nous l'a promis, il n'y aura pas de sujets tabous dans ce débat. Vraiment?

Alors que la production de gaz des Etats-Unis vient de dépasser celle de la Russie et que le pays s'apprête à devenir, vers 2017- 2020, le premier pays producteur de pétrole du monde devant l'Arabie Saoudite et la Russie grâce à l'essor des hydrocarbures dits de schiste selon l'AIE (Agence Internationale de l'Energie), tandis que la Pologne espère atteindre une forme d'indépendance énergétique en exploitant les richesses de son sous-sol, la France continue d'ignorer bêtement le trésor enfoui sous ses pieds, à quelques milliers de mètres de profondeur: les hydrocarbures dits de schiste. Il s'agit de pétrole conventionnel et de méthane appelé communément gaz naturel. La particularité de ces ressources énergétiques réside dans leur habitat. On les trouve en effet piégées dans une roche argileuse nommée improprement schiste, qui est à la fois roche mère et roche réservoir.

roche mère roche réservoirCette roche, il faut la fissurer pour en extraire le gaz et le pétrole et les faire remonter à la gueule du puits. Pour stimuler cette roche, il existe une méthode éprouvée depuis plus de soixante ans: la fracturation hydraulique, (la première fracturation ayant été effectuée par Halliburton à Velma dans l'Oklahoma en 1949). Elle a déjà été utilisée avec succès dans quelques 1,5 millions de puits dans le monde dont environ 600.000 aux Etats Unis. Elle est un peu plus coûteuse que l'extraction classique, mais un prix du baril élevé et un moindre coût de transport rendent actuellement son exploitation intéressante. Il va sans dire que cela serait bon pour notre balance commerciale déficitaire, nos finances dégonflées et nos emplois léthargiques. De plus, ces hydrocarbures made in France fourniraient à nos industries une énergie à bas prix qui procurerait le choc de compétitivité qui leur manque.

Hélas, le Président François Hollande continue à répéter mécaniquement le leitmotiv de ses alliés écologistes pour qui cette technique est le diable incarné: la fracturation hydraulique est une atteinte considérable à l'environnement. Et pourtant, les Français ont le droit inaliénable de savoir ce que contient leur sous-sol, c'est le fondement même du Code Napoléon! Ironie intéressante, dans le même temps, un journal local du bassin parisien, le Pays Briard, a mené l'enquête auprès de l'Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole (organisme indépendant, apolitique et asyndical) et du BEPH, le Bureau Exploration-Production des Hydrocarbures qui dépend du Ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie. Le BEPH est une instance publique que l'on peut difficilement prendre pour un lobby industriel, ces fameux lobbies qui empêchent Corinne Lepage de dormir.

Qu'y apprend-on? Dans les années 1980 ainsi que dans les années 2000, la fissuration hydraulique était pratiquée couramment, dans la Brie, à Chaunoy, en Alsace, dans les Cévennes, en Ariège, dans les Pyrénées Orientales et en Camargue, sans que l'on ait constaté de fuites, de pollution de l'eau ni de l'air, ou de dégâts environnementaux: les paysages de ces superbes contrées n'ont pas été défigurés et la fréquentation touristique a partout augmentée. Qui soupçonnerait en effet que quelques 6000 puits ont déjà été forés en France dont 2500 environ dans le Bassin de Paris? Où sont les stigmates tant annoncés? Où sont les joyaux de notre patrimoine défigurés? Où sont les cheptels décimés? Où sont les glissements de terrain? Les mourants et les morts implicitement annoncés dans les prémisses de la proposition de loi 3301 du 31 mars 2011 concoctées par les députés Christian Jacob et Michel Harvard ne sont pas au rendez-vous et l'environnement est toujours aussi verdoyant.
fracturation hydraulique eyrollesMieux, alors que les forages à plus de 2500 mètres de profondeur traversaient les nappes phréatiques du bassin parisien en toute sécurité grâce à des tubages acier et ciment adéquats, les DREAL (directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement) des départements concernés et la DRIEE (direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie de l'Ile de France) n'y ont trouvé rien à redire. Ni pollution, ni nuisances particulières n'ont été constatées. Moins connue, une technique légèrement différente de la fracturation hydraulique est utilisée pour la géothermie en Alsace, à Soultz-sous-Forêts, car la région présente une particularité thermique relevée dès 1927 par les frères Schlumberger. Alors que la température s'élève en sous-sol de 1°C tous les 33 mètres de profondeur en moyenne, le sous-sol du fossé rhénan connaît une élévation de température deux fois plus élevée. Depuis les années 80, la France dispose ainsi d'un site pilote qui est une référence mondiale, et personne n'interdit cette technique de pointe ou ne la dénonce... Au contraire, on qualifie ce projet de projet vert!

L'Etat a donc, par la voix du Ministère de l'Environnement, adoubé la technique de la fracturation hydraulique pendant des années avant de l'interdire par la loi Jacob sur les hydrocarbures, dans la précipitation et sur la foi d'une peur bleue peu rationnelle, menaçant de retirer immédiatement les permis de recherches aux entreprises la pratiquant et les retirant même aux entreprises qui s'étaient engagées par écrit à ne pas la pratiquer. Peut-on m'expliquer la logique de tout ceci? Il n'y en a pas, c'est de l'idéologie pure. La France serait-elle devenue une République bananière?

Récemment, le Parlement Européen a adopté une résolution réclamant "un régime de réglementation solide pour toutes les activités liées au gaz de schiste, notamment la fracturation hydraulique". Et de préciser que "des procédés écologiques et les meilleures technologies disponibles devraient être utilisés en vue d'atteindre les normes de sécurité les plus élevées". Afin de faire taire les accusations de secret que certains portent, le texte ajoute: "Les projets spécifiques liés à l'utilisation de l'eau devraient accompagner toute activité de fracturation hydraulique et l'eau devrait être recyclée autant que possible précise la résolution. Les compagnies doivent déclarer quels produits chimiques sont utilisés, en vue de respecter la législation européenne". Que les députés européens se rassurent: l'eau de fissuration est déjà recyclée, de plus la directive européenne R.E.A.C.H. fait obligation de déclarer tous les produits chimiques qui entre dans le forage d'un puits.

Taxer en permanence l'industrie d'être incompétente ou bassement cupide et sans scrupules, c'est à la fois insultant et ignorer que son travail se fait toujours dans le respect de la loi, la maîtrise des risques et le souci du voisinage. Le moindre accroc peut ruiner des années de recherche et d'investissements, et les industriels ne sont pas les apprentis sorciers que les ignorants voudraient dénoncer.

Je me désole que les arguments techniques et scientifiques cèdent le pas devant l'agitation infondée. Dans la patrie de Descartes et de l'Encyclopédie, de Marie Curie et de Pierre-Gilles de Gennes, on a perdu la foi dans le progrès et la science. On est devenu incapables de concevoir que la recherche est un processus itératif qui s'améliore par essais calculés et maîtrisés. Il existe de faux problèmes et il convient de les combattre comme on combat la rumeur, faits à l'appui, avec acharnement et bonne foi. Hélas, aujourd'hui, les arguments scientifiques apparaissent comme de simples opinions que tout un chacun peut piétiner sans maîtriser aucunement le sujet dont il se mêle. Pareille fracture idéologique est désolante et ne fait qu'enfoncer un peu plus notre pays dans la voie du sous-développement. Espérons qu'un jour les responsables de cette gabegie seront appelés à répondre de leurs actes.

Il existe en revanche de vraies interrogations pragmatiques à mener ensemble, sur les normes de sécurité à mettre en place dans un cadre européen afin de se doter d'une régulation cohérente, sur le rôle des communes dans la concertation autour des projets, sur le respect des riverains et les bonnes pratiques à adopter, sur la nécessaire réforme du Code minier et de préférence la création d'un Code pétrolier qui encourage les investissements, sur un meilleur partage des revenus d'exploitation des richesses du sous-sol avec les localités. De tout cela, des modalités comme des principes, les experts sont prêts à en débattre. Mais à l'heure où le principe de précaution est dévoyé en principe d'inaction, où le développement durable ignore deux de ses piliers fondamentaux que sont le volet social et le volet économique, quels sont ceux qui nous écoutent encore?

 http://www.huffingtonpost.fr/gerard-medaisko/gaz-de-schiste-fracturation-hydraulique_b_2211696.html?utm_hp_ref=france


Gaz de schiste : « Appliquons la loi de 2011 ! », lancent les parapétroliers français

Le groupement des entreprises parapétrolières françaises, le GEP-AFTP, demande au gouvernement d'appliquer la loi de juillet 2011, qui envisage des expérimentations sous l'égide d'une commission de suivi, non nommée à ce jour.

PARAPETROLIERS

 « Créons la commission prévue par la loi du 13 juillet 2011 », a exhorté jeudi matin Pascal Baylocq, le président du groupe de travail sur les hydrocarbures de roche-mère au Groupement des entreprises parapétrolières (GEP-AFTP). « Cette commission a notamment pour mission de superviser des expérimentations qui permettraient de réaliser un bilan complet, des études d'impact autour d'une opération de fracturation hydraulique », affirme-t-il. « Cela permettrait notamment de vérifier l'état des nappes d'eau et d'établir quelles sont les conditions nécessaires pour développer les hydrocarbures de roche-mère en respectant l'environnement».

Cinq ans avant d'avoir les résultats d'une "expérimentation" 

« L'industrie pétrolière n'a rien à cacher », ajoute-t-il en précisant que cette, ou ces, expérimentations devraient se dérouler « en toute transparence, avec l'ensemble des acteurs, des industriels, des associations, des communautés locales ». Pour l'association, une telle « expérimentation » prendrait un à deux ans et l'analyse de ses résultats à 100 années de consommation française. En Pologne, les estimations ont été divisées nécessiterait deux à trois ans supplémentaires. « Un forage «expérimental » ne permettrait pas, en revanche, d'évaluer les réserves du sous-sol français, estimées au grand maximum par six après les premiers forages d'exploration.

Des dérapages aux Etats-Unis "où les normes n'ont pas été appliquées" 

GEP-AFTP, qui regroupe quelque 200 entreprises françaises du secteur pétrolier et parapétrolier, estime que « l'industrie pétrolière maîtrise les techniques requises pour garantir une exploration respectueuse de l'environnement ». L'exemple américain n'est pas une fatalité, estime l'association. « Faute de surveillance, il y a eu des dérapages aux Etats-Unis », reconnaît Jean Ropers, président de GEP-AFTP. « Parce que les standards de l'industrie pétroliere n'ont pas été suivis par les petits exploitants indépendants ».

Quatre risques principaux 

« La fracturation hydraulique est la seule technique dont on dispose aujourd'hui et plus plsuieruis années encore. Elle peut être utilisée dans le respect de l'environnement », a martelé Pascal Baylocq. Pour chacun des quatre principaux risques mis en avant par les opposants au gaz de schiste, il a expliqué qu'il était possible de déjouer ces menaces.

Des techniques éprouvées ... 

« Les pétroliers savent depuis 50 ans forer à travers une nappe phréatique avec toutes les précautions nécessaires. Quant à la gestion de l'eau, c'est presque la spécialité de l'industrie pétrolière », souligne-t-il en rappelant que pour chaque baril de pétrole produit sur la planète, 4 barils d'eau sont également extraits.

... Et des évolutions plus récentes
D'autres questions sensibles font l'objet de « progrès » beaucoup plus récents. Comme les composants chimiques des « fluides » utilisés pour fracturer la roche. « Ils sont de moins en moins polluants », souligne-t-il. « Les produits utilisés proviennent aujourd'hui de l'industrie agro alimentaire ». Quant aux impacts sociaux (bruit, impact visuel...) et la sismicité, des techniques sont disponibles pour les minimiser, affirme l'association.

"Un mat temporaire beaucoup moins haut qu'une éolienne"
L'impact visuel est, par exemple, très réduit par la mise en place d'un unique puits vertical (cluster), alimenté par plusieurs puits horizontaux qui s'étendent sur plusieurs kilomètres. « 10 clusters espacés de 5 à 10 kilomètres » seraient, selon le GEP, une configuration optimale. « Quant au mat de rig qui fait 30 mètres de haut, il est temporaire, pendant les seuls mois nécessaires au forage, et il reste inférieur aux mats d'éoliennes de 50 à 80 mètres », souligne Jean Ropers.  Marie-Caroline Lopez | 29/11/2012, 12:41 - 552 mots

 http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20121129trib000734117/gaz-de-schiste-appliquons-la-loi-de-2011-lancent-les-parapetroliers-francais.html


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